Quelques remarques du soir
La grève aujourd’hui. Son bien-fondé dans les médias, attaqué par certains, défendu par d’autres. J’oscille entre les deux opinions, tantôt pour l’une tantôt pour l’autre.
D’une façon générale, je reste effrayé par les tics du discours public. Si le locuteur veut faire croire à un propos sérieux, à un moment ou à un autre surgit la cheville suivante qui m’exaspère « en termes de … » Comme chez les sportifs l’expression suivante « faire la différence » ou « subir la pression ». Comme si le français, notre langue si belle, devait forcément passer pour être audible par ces consternants clichés. Vous allez me dire : s’occuper de langage quand les trains ne roulent plus, n’est-ce pas un affligeant souci ! Mais chacun a la signalisation qu’il mérite. Pour moi, le feu arrière d’un convoi, c’est le dernier mot que je viens d’entendre et je préfère qu’il ne s’engage pas dans un tunnel verbal mais au contraire invente son air vivifiant, sa chanson. Quand j’entends à la radio « seulement voilà », ou « l’occasion de … », et bien d’autres locutions convenues, je ferme les oreilles. Assez pour cette fois.