Petit guide pédestre de la littérature française au XVIIe siècle (1600-1660)
Le Paris des écrivains sous Henri IV et Louis XIII, sous un ciel qui a droit au chapitre (co-auteur, Michèle Chaillou).
Ce livre est le premier volume de la collection Brèves littérature que j'ai dirigée de 1990 à 1996 chez Hatier.
Ce qu’en a dit Pierre Bourdieu …
… Et on ne peut qu’approuver une tentative comme celle de Michel Chaillou lorsque, se fondant sur le primat du sentir, de l’éprouvé, de l’aisthèsis, il propose une évocation littéraire de la vie littéraire, étrangement absente des histoires littéraires de la littérature : en s’ingéniant à réintroduire dans un espace littéraire singulièrement confiné ce qu’on peut appeler, avec Schopenhauer, les parerga et paralipomena, les entours négligés du texte, tout ce que les commmentateurs ordinaires laissent de côté, et en évoquant, par la vertu magique de la nomination, ce qui fit et fut la vie des auteurs, les détails familiers, domestiques, pittoresques, voire grotesques ou « crotesques » de leur existence et de son décor le plus quotidien, il opère un renversement de la hiérarchie ordnaire des intérêts littéraires. Il s’arme de toutes les ressources de l’érudition, non pour contribuer à la célébration sacralisante des classiques, au culte des ancêtres et du « don des morts, comme disait Saint-Augustin, mais pou appeler et préparer le lecteur à « trinquer avec les morts », comme disait Saint-Amant : il arrache au sanctuaire de l’Histoire et de l’académisme des textes et des hauteurs fétichisés pour les remettre en liberté. Comment le sociologue, qui doit aussi rompre avec l’idéalisme de l’hagiographie littéraire, ne se sentirait-il pas en affinité avec ce « gai savoir » qui recourt aux associations libres rendues possibles par un usage libéré et libérateur des références historiques pour répudier la pompe prophétique de la grande critique d’auteur et le ronron sacerdotal de la tradition scolaire ?
(Pierre Bourdieu, Les règles de l’art, « avant-propos », pp. 12-13, Editions du Seuil, 1992)
L’Express (Anne Pons)
Le promeneur accompagné
Ce « petit guide pédestre », est-ce un nouveau manuel pour les joggers ? Sa couverture nous rassure, où des piétons de Paris, en costmes du XVIIe siècle, s’apprêtent à rendre visite aux écrivains de leur temps.
[…] L’auteur de « La petite Vertu » redécouvre la notion de biographie, celle des auteurs, connus et moins connus, des lieux traités comme des personnes, des événements historiques et des thèmes : bien des merveilles inexploitées attendent l’honnête homme de l’an 2000 à la lumière de l’écriture.
et, à propos de la création de la collection « Brèves littérature »
Rapides, intenses, laconiques, les textes de « Brèves » sont des galeries nouvelles creusées dans la vieille mine du patrimoine. Plusieurs volumes par siècle, de vrais thèmes bien trouvés, voilà de quoi désenclaver les îlots des manuels à l’ancienne. Michel Chaillou, la conviction personnifiée, a déjà su nous mettre en appétit avec ce beau triplé. ( 1er juin 1990)