Le ciel touche à peine terre
Deux frères depuis la Frise traversent les Pays-Bas pour gagner Paris. Nous sommes au XVIIe siècle, ils chevauchent dans la brume le long du Zuiderzee, le mystère rôde partout, devant, derrière, sur les côtés. S’en sortiront-ils ?
Le Colosse machinal
Un conte écrit en collaboration avec le peintre Martin Jarrie qui en signe les dessins. Créé à l’occasion du Salon du livre de jeunesse de Montreuil de 1996.
La Vie privée du désert
A Melle, Samuel Canoby, jeune étudiant sursitaire, aime, lit, aime … L’histoire de ses amours tandis qu’au loin menace la guerre d’Algérie.
Grand prix Poncetton de la Société des gens de lettres
Sélectionné pour le Prix Goncourt
La Vie privée du désert
A Melle, Samuel Canoby, jeune étudiant sursitaire, aime, lit, aime ... L'histoire de ses amours tandis qu'au loin menace la guerre d'Algérie.
Grand prix Poncetton de la Société des gens de lettres
Le roman a été présélectionné en septembre 1995 pour le prix Goncourt.
L’Express (Angelo Rinaldi)
Doux oiseaux de la jeunesse
On s’était résigné à ce que les « événements d’Algérie », selon l’expression consacrée, n’eussent ni leur Malraux ni même leur Malaparte. D’où la surprise causée par le roman de M. Chaillou. Il rend cette guerre présente sans la montrer ailleurs que dans les esprits – une prouesse. Il donne la couleur d’âme d’une génération de sursitaires qui, tel son Samuel Canoby rattrapé par sa mémoire, dépasse aujourd’hui la cinquantaine. […] M. Chaillou est le maître de ces images et scènes qui semblent à fond doré, telles les miniatures sur les manuscrits de jadis. Sur l’amas des infamies à l’arrière-plan, on croit entendre la jeunesse même pousser le cri du coq sur son tas de fumier. Dans la mesure où il s’explique, le talent doit ici beaucoup à une tendresse sans cesse en alerte, à un don exceptionnel de sympathie et à cette gentillesse persillée d’ironie pour laquelle, autrefois, le Français du haut en bas de la société était réputé. (31 août 1995)
Le Nouvel Observateur (Mona Ozouf)
Une jeunesse intérieure
Le merveilleux Chaillou est allé à la pêche de ses souvenirs d’adolescence. Une belle prise littéraire
Michel Chaillou décrit comme personne l’immense distraction de l’adolescence, la longue digression scolaire, dérive dans une contrée évasive. Son beau roman-fleuve ne l’est pas au sens habituel du terme. Il l’est au sens d’une écriture-fleuve, qui épouse souplement la coulée de l’eau, tantôt tourbillonne, tantôt s’étale et s’apaise, bute sur un fouillis d’adjectifs, ricoche sur le galet d’un verbe, noie les conjonctions, tord la brindille d’un adverbe, moire un substantif d’un épithète inattendu. Le lecteur en ressort avec le léger vertige de qui s’est trop longtemps penché sur le miroir des eaux et des livres.( 12-18 octobre 1995)
Le Magazine littéraire (Marie-Laure Delorme)
La jeunesse comme elle vient
Michel Chaillou est un véritable romancier à l’écriture toujours heureuse. Son style est divers, déroutant. Abrupt quand on l’attend suave, coulant quand on l’imagine saccadé. Il surprend, étonne, mais ne discorde jamais. Et si ses phrases vous empoignent, vous saisissent, c’est qu’elles semblent échapper de sa plume. Comme malgré lui.(octobre 1995)
L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)
Avoir vingt ans à Poitiers
Michel Chaillou se présente comme un infatigable batteur de langue, dans sa parole comme dans les mots jetés sur le papier des livres. La Vie privée du désert, dernière production de sa forge verbale, y fait venir la guerre d’Algérie sur son seuil, pour la secouante reconstitution d’un morceau de jeunesse dans la province française.(15 septembre 1995)
La Quinzaine littéraire (Marie Etienne)
Réel vécu, réel appris
On en sort la chronologie bousculée, avec la vision attendrie d’un fort jeune homme qui « se sent repoussé par les chaises, les casiers » de la salle des professeurs où son nom ne figure pas, vivant une sorte de désert. Sa fougue saoule monte et descend le temps, celui d’avant et le sien propre, elle alimente une chronique apparemment désordonnée où le langage pavoise. Superbe est la revanche qu’il favorise. (1er au 15 septembre 1995)
Le Méridional (Julien Moreau)
Avoir vingt ans dans les Deux-Sèvres
Car la grande affaire de Michel Chaillou, son île au trésor, c’est bien le langage. Son univers c’est la géographie de la langue, sa patrie c’est le mot, sa ville les concepts qui en dérivent. Collège Vaserman, Domestique chez Montaigne, Le rêve de Saxe, La rue du capitaine Ochanski, autant de promenades littéraires peuplés de personnages hantés par les arcanes de la parole. […] Dans La vie privée du désert, Michel Chaillou grâce à son écriture fantasmagorique défie donc les lois de la pesanteur existentielle et nous offre un beau roman où l’on y montre comment on peut sortir de soi sans se perdre et sans se nier. (24 septembre 1995)
Valeurs Actuelles
Hors des chemins battus
Absolument moderne, résolument classique ou subtilement métaphysique, trois façons de marquer sa différence romanesque.
Si l’expression « nouveau roman » eut jamais un sens, Michel Chaillou est l’un des représentants les plus décidés de cette école indéfinissable à force de division. Il relèverait du courant « Claude Simon ». La construction de La Vie privée du désert, est analogue à celle de La Route des Flandres ou des Géorgiques de notre dernier Prix Nobel de littérature. Elle reproduit le fonctionnement de la mémoire du narrateur, ses hésitations, ses trous, ses résurgences, ses illuminations. (28 octobre 1995)
Le Monde (Jean-Noël Pancrazi)
Chaillou, comme un torrent
Tout est emporté dans un même ruissellement de souvenirs qui ne cessent, sans aucune aspérité, de glisser les uns vers les autres ; tout est constant déplacement, mouvement dans l’univers de Michel Chaillou. Il y a en lui une fatalité presque voluptueuse … (3 novembre 1995)
La Nouvelle République du Centre-Ouest (interview par Dominique Gerbault)
Michel Chaillou : « A Melle, les êtres et les choses sont en sympathie »
(samedi 9 et dimanche 10 décembre 1995)
Le Républicain Lorrain
« Le livre de l’Été » : le jury de secteur de Sarrebourg plébiscite La vie privée du désert
Lire l’article (16 décembre 1995)
Mémoires de Melle
Un roman d'apprentissage. Samuel Canoby, le héros de La Croyance des Voleurs, raconte son adolescence mouvementée à Casablanca dans les années 1950.
Prix Hugues Rebell 1994
Le Nouvel Observateur (Jean-Louis Ezine)
Mémoires de Melle ou une éblouissante initiation aux intrigues de Casablanca
Depuis Le Sentiment géographique jusqu’au Rêve de Saxe, en passant par Domestique chez Montaigne et La Vindicte du sourd, ce lettré hors normes s’est taillé la réputation singulière, et d’ailleurs peu disputée, de romancier du bancal, du guingois, du gourd, de l’ensommeillé, du pastoral hirsute, des maçonneries disjointes de l’âme, bref de la sainte fatigue des choses. Il ne s’agit nullement de réduire la portée de ce projet littéraire en apparence saugrenu : au moyen d’une langue burlesque, voluptueuse et toujours inventive, miraculeusement accordée à son objet comme l’horloge au temps qui bat, Michel Chaillou est devenu un extraordinaire mémorialiste des immobilités rurales. (13 octobre 1993)
Le Figaro (André Brincourt)
Il s’agit des mémoires d’un âne, bête de somme et de songes. Un enchantement.
J’ai rarement lu un livre aussi modeste dans ses intentions et aussi riche dans les faits. Ni début, ni fin – c’est un tout. Non un récit qui se déroule, mais un tableau éclaté, un nuage de sable, de lumières. Les Mille et Une Nuits retrouvées en mille et un morceaux dans une mémoire qui, par ruse comme par honnêté, s’avoue en défaut et multiplie la qualité des éclats.(22 octobre 1993)
L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)
Les jaillissements d’une langue de feu
C’est bel et bien une autobiographie qui se construit dans le travail d’écriture, au creux de ces volutes de récit et dans ces avancées pleines de hardiesse de la langue. Il y a là, indubitablement, quelque chose de l’ordre de la nécessité, qui explique aussi pourquoi le foisonnant et resplendissant roman de Michel Chaillou peut résonner aussi profond à la lecture. (mercredi 8 septembre 1993). Lire l’article
Magazine littéraire (Aliette Armel)
Mille et une histoires
Ce livre a la saveur authentique du vécu : il suit, comme en direct, le cours de la mémoire, n’ hésitant pas à faire de la redite un art. Il reconstitue le fil du temps de manière non logique, non séquentielle, en sautant d’un fait à l’autre par association d’idées ou simple résonance provoquée par la saveur des mots. […] Ces Mémoires ravissent en tout cas le lecteur de Mille et Une histoires et confèrent au Maroc des années 50 un parfum magique. (octobre 1993)
Page (Françoise Xenakis)
Mémoires de Melle de Michel Chaillou : c’est hirsute, touffu, mais plein d’explosion de soleil, d’amour, de mots qui chaloupent, tangotent et valsent, emmènent Chaillou dans des dérives folles. C’est l’histoire d’un enfant de quatorze ans, presque plus vieux que la maman, perdu au Maroc et qui va de dérives en dérives, matraqué par la misère au gré des amants plus nombreux que les mouettes sur le port. Roman d’une adolescence, roman initiatique, les mille et une nuits d’un enfant gourmand, d’un enfant qui brûle de partout. (septembre-octobre 1993)
Quantara (Abdellatif Laabi)
Le Maroc au coeur
On ne lit pas Michel Chaillou, on le relit, et ce faisant on renoue avec le bonheur de lire. Bonheur rare par la littérature qui court, avide de lecteurs soumis comme autant de téléspectateurs haletant derrière des histoires dont ils font semblant de ne pas connaître la fin. Qui écrit encore de nos jours, ce qui s’appelle écrire ? Rares sont les récits où la langue s’invente et se réinvente dans le déroulement même de l’écriture, où l’écrivain caresse les mots, lisse leurs racines, débride leur imagination, avant de les lâcher dans la cascade fraîche de la phrase, tout près de la source. Michel Chaillou réalise d’autant plus cette rareté que son texte s’écrit non seulement dans la langue déclarée – la française – mais aussi dans une autre, non maîtrisée, souterraine, fortement désirée, à savoir l’arabe populaire marocain.(n°9, octobre 1993)
Humanité Dimanche (François Salvaing)
Mémoires de Melle, construit à la façon d’une médina, avec des retraits, des détours, des escaliers, des portes d’ombre, des patios, de très brèves lignes droites, fait également revivre, sans autre nostalgie chez l’auteur que celle d’avoir été jeune, la Casablanca de la fin des temps coloniaux, bouillonnante de toutes sortes d’appétits et de tensions. Mais au-delà des personnages et de la ville, le livre saisit, et vaut, d’abord par le dévorant amour de Chaillou pour la littérature, entendue ici comme un tourbillon de mots et de métaphores. (n° 187, 14 au 20 octobre 1993)
La Vie (Yves Viollier)
De demi-confidence en demi confidence dans un style coloré, on devient les témoins privilégiés et charmés des cinq années de Maghreb d’un ânon et de sa mère pas très vieille. On assiste à leurs démêlés frénétiques avec la misère et des bataillons d’amants et d’amantes, mais leur passion de vivre est inaltérable. Les Mémoires de Melle ? Un brûlant coup de soleil. (20 au 26 janvier 1994)
Blog, Le Journal d’un lecteur (Pierre Maury)
Cette critique du roman sous forme d’entretien, découverte à l’occasion des hommages à Michel Chaillou, en décembre 2013.
http://journallecteur.blogspot.fr/2013/12/michel-chaillou-nous-laisse-aussi.html
radio
- Rentrée littéraire 1993 sur RTL. La présentation de Michel Chaillou
- Panorama, France Culture 1er septembre 1993
- Du jour au lendemain, Alain Veinstein, France Culture 8 septembre 1993
- Un livre, des voix, Etienne Vallès, Claude Mourthé, France Culture 16 septembre 1993
- L’heure buissonnière, Aline Pailler, Radio Bleue 6 octobre 1993
- Pentimento, Paula Jacques, France Inter 2 janvier 1994
Télévision
- Le Cercle de Minuit, Michel Field, Antenne 2, 7 octobre 1993
Mémoires de Melle
Un roman d’apprentissage. Samuel Canoby, le héros de La Croyance des Voleurs, raconte son adolescence mouvementée à Casablanca dans les années 1950.
Prix Hugues Rebell 1994
La rue du capitaine Olchanski
Dans la collection "l'un et l'autre", une confrontation avec La Fille du capitaine de Pouchkine.
Le Figaro Littéraire (Laurence Vidal)
Loin du portrait, aussi imaginaire qu’il puisse être, c’est un vrai roman russe – comme l’indique le sous-titre – qu’a composé l’auteur de Rêve de Saxe. Un roman torrentiel, avec ses paroles grognées, ses ferveurs et ses folies, le choe c toujours violent de ses images lyriques et démembrées. […] Cela donne, comme souvent chez Michel Chaillou, ou ouvrage déconstruit, un pêle-mêle de situations saisies comme photographies, de discussions enivrées, de silences brusques et d’incessants allers-retours entre les bribes du temps. Un ouvrage à savourer lentement, si l’on ne veut en perdre ni le fil ni le sel. (21 mai 1991)
Le Monde (René de Ceccaty)
Chaillou russe
C’est avec une délicieuse jubilation que Chaillou entre dans la culture russe : les noms, les bribes de phrases, les proverbes sont égrenés avec la même passion qui poussait les romanciers russes à faire leurs personnages en … français. Mais surtout d’un roman historique, déjà perverti (puisque Pouchkine qui, à l’origine, s’était proposé d’écrire l’histoire de Pierre le Grand avait cédé à l’attrait du romanesque, en racontant l’histoire du paysan rebelle Pougatchev et de son affrontement avec le narrateur), il fait une rêverie redoublée : rêve sur le rêve, fiction sur la fiction. (vendredi 26 avril 1991)
Le Nouvel Observateur (Mona Ozouf)
A la russe
Ce succulent roman russe illustre ainsi le propos de « ‘l’un et l’autre », qui tient les portraits que l’on fait d’autrui pour les plus véridiques des autoportraits. On reconnaît les traits de Michel Chaillou dans un héros qui « s’adonne au style comme à la boisson » et auquel il fait dire :« Les yeux on les frotte bien de neige à la naissance pour qu’ils voient plus clair, et les oreilles pour qu’elles sonnent juste. Avec mes mots, je me frotte. » Et encore ceci, où l’on retrouve chez l’auteur de « La Croyance des voleurs » l’obsession des naissances incertaines : « Ce qui me retarde, c’est l’énigme des premières ombres qui accompagnent toute vie, l’immensité des êtres. »(20-26 Juin 1991)
Magazine littéraire (Viviane Forrester)
Chaillou chez les Russes
Rares sont les écrivains et les livres, très rares. Parmi le fatras des pages, des titres et des noms, combien à chaque époque ? Fort peu. De notre temps, combien de voix et combien demeureront ? Moins encore, peut-être, mais, sans aucun doute, celle de Michel Chaillou […] Une voix issue d’une antique et très précise, très actuelle mémoire, d’élans que ne freine aucune prudence, mais qu’autorise une langue en osmose avec le souffle, les rythmes, l’exactitude de la respiration. Toujours en avance sur son lecteur, sur lui-même -déjà dans la scansion, le chapitre, le livre suivants. Un auteur qui entraîne, étonne et qui jamais ne se prive de faire état de ses propres étonnements, aussitôt traduits dans cette écriture complice de résolutions neuves, intriguées, des événements, des êtres, des sensations et toujours empreinte d’un espoir très particulier. (n° 291, septembre 1991)
Radio
-
- Panorama, « La littérature russe », France Culture 9 mai 1991. Interviewé par Nadine Vasseur. Commentaire de Lionel Richard.
La Rue du capitaine Olchanski
Dans la collection « l’un et l’autre », une confrontation avec La Fille du capitaine de Pouchkine.
Sélectionné pour le prix Goncourt
L´Hexaméron
Un livre collectif en collaboration avec Michel Deguy, Florence Delay, Natacha Michel, Denis Roche, Jacques Roubaud.
Petit guide pédestre de la littérature française au XVIIe siècle (1600-1660)
Le Paris des écrivains sous Henri IV et Louis XIII, sous un ciel qui a droit au chapitre (co-auteur, Michèle Chaillou).
Ce livre est le premier volume de la collection Brèves littérature que j’ai dirigée de 1990 à 1996 chez Hatier.
La Petite Vertu
Huit années de prose courante sous la Régence. Une anthologie et un roman-rumeur des mots d'une époque.
Le Nouvel Observateur (Jean-Paul Aron)
Le drapeau noir flotte sur la Régence
Quel texte, histoire, chronique, poésie, qu’importe, flouant les genres, crevant les systèmes, provoquant les modes, quelle écriture, précieuse et cruelle, baroque et frondeuse, éloquente et taquine, traquant un temps, l’enveloppant, le restituant mieux que les plus beaux ouvrages d’érudition ! Déjà, dans Le Sentiment géographique, superbe rêverie autour de L’Astrée, Michel Chaillou avait imposé sa maîtrise, produit du luxe et de l’ascèse. Aux singuliers de sa trempe, ressortissent les conjonctures qui dérangent, où l’on ne sait plus sur quel pied danser, où la mise en cause des valeurs s’opère sous l’apparence de la grâce, où les bouleversements politiques conspirent avec l’afféterie des usages, où le réel s’emballe dans la fiction. Les Régences, de Concini ou du duc d’Orléans, sont de celles-là. On s’y repaît de bonne chère, on descend aux frénésies d’amour tandis que les affaires sont aux abois; en 1715, on respire après la mort du roi divin et que la vieille guenon s’est retirée à Saint-Cyr ; on apprend le siècle, né sans doute trente ans avant, quand des philosophes intrépides discutent la légitimité de l’ordre établi ; on tâte des savoirs et des techniques qui vont, cinquante ans plus tard, régir l’idéologie: et la langue française, une belle langue, conçue par Richelieu comme instrument du pouvoir, se met à l’épreuve de ces matières émoustillantes. On publie sur l’herborisation et l’art de guérir, les voyages et la cuisine, le chocolat et le jardinage, le flux et le reflux de la mer, les bienfaits des eaux d’Abbecourt, sur la chasse et sur la pêche, sur les instruments de musique. On s’émeut des baleines [… ]. On exalte le roi des abeilles, si différent des autres mouches, le ventre large, l’allure puissante, traitant l’essaim en dominateur. On dessine l’économie du futur, on enseigne les négociations boursières et les principes de l’agiotage. A ces divers, à ces riens et à ces grandes choses, à cette étoffe décousue, à ce merveilleux babillage qui promet bien davantage qu’il ne présente, à cette prolixité découvrant les mouvements secrets du corps social, Michel Chaillou offre une préface époustouflante …(janvier 1981)
Libération (Philippe Boyer)
L’étourneau et l’Isabelle
La Petite Vertu se présente comme une anthologie de textes de prose non littéraire accompagnés de textes de Michel Chaillou restituant l’environnement historique de l’époque. Il est question de jardinage et de médecine, de recettes de toutes natures, de chroniques du moment, de science, de botanique, de tout ce qui fait finalement la vie ordinaire ou peu ordinaire dans la France de la Régence. Et pourtant quand on a dit ça on n’a rien dit d’un livre qui n’a rien de commun avec ce qu’il est convenu d’appeler « anthologie », mais qui est d’abord et avant tout le quatrième livre de fiction de Michel Chaillou dont le personnage central, comme dans les trois livres précédents, est la langue elle-même. (30 octobre 1980)
Lire l’article
Les nouvelles littéraires (Jean-Louis Ezine)
Ici, c’est le peuple qui parle et scribouille, et sa langue est parfois aussi verte, légère et anonyme, qu’une fille de petite vertu. Elle court, elle court, sur le pavé de la Régence. (23 au 30 octobre 1980)
Le Matin (Laurent Dispot)
Un Missisippi de mots
Amours, délices et orgues ! Jouez hautbois, résonnez musettes ! Voici le livre le plus joliment écrit de l’année, il nous ferait verser des pleurs de joie, et de nostalgie : Michel Chaillou dans la Petite vertu restitue la langue française à elle-même. Tout un pan disparu du monde merveilleux des mots revient à nous d’un coup, frais comme au premier jour : c’est un jardin, un grand jardin; une navigation, un Mississippi, un rêve … A nous la prose « courante » de la Régence : elle nous guérira, elle nous fortifie. (2 décembre 1980).
La quinzaine littéraire (Gilles Lapouge)
A la cueillette des rumeurs mortes
Les mots qu’a emporté le temps, les mots qui courent dans la rue, les mots de ménage et de cabaret, le brouhaha et la rumeur, la fureur et le chuchotis, les mots mal fagotés, les pauvres mots des pauvres, que sont-ils devenus et où sont-ils nichés quand deux siècles et demi ont passé ? Michel Chaillou est allé à la cueillette. Il a ramassé un plein panier de phrases qui furent dites sous la Régence, entre 1715 et 1723, et depuis elles dormaient à poings fermés dans leurs in-folio, mais elles respiraient encore, et maintenant qu’on les réveille, elles gigotent comme des mulots à la fin de l’hiver (décembre 1980).
L’Humanité (Jean Rocchi)
« Avec privilège du rêve »
La Petite Vertu n’a pas de précédent, donc pas de modèle : il s’agit bien du retour d’un écrivain moderne dans ces années du début du XVIIIe siècle. Et Michel Chaillou entreprend un véritable roman historique dont les héros ont ou auraient réellement vécu, mais dont le principal est la langue française. La mort de Louis XIV, par exemple, qui après lui osera tenter de la revivre autrement ? C’est un maelstrom d’esprit. (mercredi 15 juillet 1981)
Les nouvelles pédagogiques (Nicole Zucca)
Michel Chaillou, un historien de l’air du temps
A lire pour les enseignants de lettres et de sciences humaines, amateurs de détournement. (15 septembre 1981)
Le Figaro (Bruno de Cessole)
De même que certains mystiques ont perçu l’odeur du temps, de même Michel Chaillou a su humer les effluves qu’exhale la prose du temps, ce terroir où la frontière s’estompe entre le rationnel et le merveilleux, où grouille une humanité fauve, « où croissent les roseaux, les baumes sauvages, l’argentine … » (11 avril 1990)
Nice-Matin
On ne s’ennuie pas une seconde à côtoyer ces propos familiers, vifs, clairs, cette époque vue de la base, de la coulisse, du coin des gueux, au carrefour de tous les métiers, à la croisée des écritures anonymes. (18 février 1990)
Radio
Après la réédition de La Petite Vertu dans la collection Fiction & Cie, Seuil 1990
- Panorama, France Culture du 11 janvier 1990, interview par Pascale Casanova
- Du jour au lendemain, France Culture du 14 mars 1990, interview par Alain Veinstein,
Ecouter l’émission
Cette émission a été présentée en archive dans La nuit rêvée de Michel Deguy le 10-11 octobre 2015 (notre note d’actualité)
L’Hexaméron
Un livre collectif en collaboration avec Michel Deguy, Florence Delay, Natacha Michel, Denis Roche, Jacques Roubaud.
Révolution (Jean-Claude Lebrun)
Proses extrêmes
A partir de préoccupations communes et d’un semblable désir de remonter à la source de l’écriture, c’est à six circuits à la découverte de l' »extrême contemporain » que nous convient ces écrivains, réunis là par de puissantes affinités intellectuelles. Devant ces textes qui tournent à grande vitesse, il faut oser se payer le luxe d’une lecture lente, puis d’un « replay » au ralenti pour en repérer les finesses et les subtilités, pour en saisir la foisonnante polysémie et en apprécier les beautés : la Frise, » un pays éclairé par des moitiés de soleil, de lune l’hiver, mais du feu dans l’autre, dans l’esprit, une façon bien à eux qu’ont les Frisons de se comporter devant les éléments », écrit Michel Chaillou. Ici il est interdit, sous peine de dérapage fatal, de détacher le regard des textes qui se précipitent à votre rencontre. Mais en retour, toutes les sensations sont garanties au lecteur, de l’affolement devant le défilé de certains concepts « pointus » à l’extase devant les trouvailles d’écriture. (16 mars 1990)
Le Monde (Josiane Savigneau)
Ce petit livre – où l’on retrouvera, avec intérêt ou irritation, selon ce que l’on pense de chaque auteur, des textes très caractéristiques des écrivains susnommés -, Denis Roche qui le publie dans sa collection Fiction & Cie, le commente avec beaucoup d’humour. « Nous ne sommes plus à un âge où, d’habitude, on constitue des troupes littéraires. Nous nous y mettons quand tous les autres, eux, ont plutôt divergé ». […] « Nous avons en commun notre intérêt pour la littérature qui se fait aujourd’hui. Beaucoup d’écrivains ne lisent pas leurs contemporains. Nous tous, nous lisons ce qui sort et nous nous posons des questions. » Tout est bon, selon Denis Roche, et on ne saurait lui donner tort, pour lutter contre l’apathie qui règne actuellement en France à propos de la littérature. ( vendredi 23 mars 1990)
Petit guide pédestre de la littérature française au XVIIe siècle (1600-1660)
Le Paris des écrivains sous Henri IV et Louis XIII, sous un ciel qui a droit au chapitre (co-auteur, Michèle Chaillou).
Ce livre est le premier volume de la collection Brèves littérature que j'ai dirigée de 1990 à 1996 chez Hatier.
Ce qu’en a dit Pierre Bourdieu …
… Et on ne peut qu’approuver une tentative comme celle de Michel Chaillou lorsque, se fondant sur le primat du sentir, de l’éprouvé, de l’aisthèsis, il propose une évocation littéraire de la vie littéraire, étrangement absente des histoires littéraires de la littérature : en s’ingéniant à réintroduire dans un espace littéraire singulièrement confiné ce qu’on peut appeler, avec Schopenhauer, les parerga et paralipomena, les entours négligés du texte, tout ce que les commmentateurs ordinaires laissent de côté, et en évoquant, par la vertu magique de la nomination, ce qui fit et fut la vie des auteurs, les détails familiers, domestiques, pittoresques, voire grotesques ou « crotesques » de leur existence et de son décor le plus quotidien, il opère un renversement de la hiérarchie ordnaire des intérêts littéraires. Il s’arme de toutes les ressources de l’érudition, non pour contribuer à la célébration sacralisante des classiques, au culte des ancêtres et du « don des morts, comme disait Saint-Augustin, mais pou appeler et préparer le lecteur à « trinquer avec les morts », comme disait Saint-Amant : il arrache au sanctuaire de l’Histoire et de l’académisme des textes et des hauteurs fétichisés pour les remettre en liberté. Comment le sociologue, qui doit aussi rompre avec l’idéalisme de l’hagiographie littéraire, ne se sentirait-il pas en affinité avec ce « gai savoir » qui recourt aux associations libres rendues possibles par un usage libéré et libérateur des références historiques pour répudier la pompe prophétique de la grande critique d’auteur et le ronron sacerdotal de la tradition scolaire ?
(Pierre Bourdieu, Les règles de l’art, « avant-propos », pp. 12-13, Editions du Seuil, 1992)
L’Express (Anne Pons)
Le promeneur accompagné
Ce « petit guide pédestre », est-ce un nouveau manuel pour les joggers ? Sa couverture nous rassure, où des piétons de Paris, en costmes du XVIIe siècle, s’apprêtent à rendre visite aux écrivains de leur temps.
[…] L’auteur de « La petite Vertu » redécouvre la notion de biographie, celle des auteurs, connus et moins connus, des lieux traités comme des personnes, des événements historiques et des thèmes : bien des merveilles inexploitées attendent l’honnête homme de l’an 2000 à la lumière de l’écriture.
et, à propos de la création de la collection « Brèves littérature »
Rapides, intenses, laconiques, les textes de « Brèves » sont des galeries nouvelles creusées dans la vieille mine du patrimoine. Plusieurs volumes par siècle, de vrais thèmes bien trouvés, voilà de quoi désenclaver les îlots des manuels à l’ancienne. Michel Chaillou, la conviction personnifiée, a déjà su nous mettre en appétit avec ce beau triplé. ( 1er juin 1990)
La Croyance des Voleurs
Un roman de l'enfance, en bord de Loire, à Nantes. Première apparition de Samuel Canoby, le héros d'une série à demi autobiographique, partagée entre fiction et réalité.
Prix des Libraires 1989, prix de la Ville de Nantes, prix Vitet de l'Académie Française.
Le Monde (le feuilleton de Bertrand Poirot-Delpech)
L’air et les paroles
Il y a deux manières de faire quand un écrivain entreprend de raconter une enfance, généralement à partir de ses propres souvenirs. Ou il rapporte faits et propos du haut de l’âge mûr qu’il a atteint, y projetant avec attendrissement la logique et l’art de peindre venus ensuite; ce dédoublement touriste est le cas le plus fréquent, et ce peut être réussi, voyez Pagnol. Ou bien l’auteur tente de retouver du dedans le chaos de perceptions au milieu duquel l’enfant a découvert son corps en train d’exploser, le monde lointain entrevu à l’école, les aberrations et les hypocrisies des adultes proches, ainsi que le pouvoir mythifiant des mots, si ceux-ci, comme c’est normal chez un futur écrivain, l’ont précocement fasciné. Cette reconstitution artiste, on ne l’a vue à l’oeuvre, dans la précédente génération, que chez le Queneau de Zazie et chez Gary, versant Ajar. Parmi les auteurs vivants dans la force de l’âge, je ne vois que Chaillou et le Rezvani des Années-lumière qui tiennent ce périlleux pari. […]
Dès les premières phrases, un style distinct de la koiné, et qui n’appartient qu’à Sammy, nous implique de force dans la quarantaine, l’ostracisme presque l’autisme, où on l’a enfermé. Naïvetés à fendre l’âme, pure poésie et intuitions revanchardes se mêlent sans cesse dans la mesure qu’il prend du monde, et du savoir censé en rendre maître. […]
Sammy-Chaillou joue de la langue classique en la rechargeant d’approximations fiévreuses, en recomposant l’innocence sauvage et la chasse au bonheur propres à l’adolescence. Bien que le petit héros avoue ne pas savoir tenir un archet, il fait penser à un enfant qui tirerait d’un violon gracile pour musique baroque des accents rapeux de valse tsigane, comme ça d’instinct. (3 mars 1989) Lire l’article
Télérama (Michèle Gazier)
Un mal, des mots
« Chez nous on a une table, quatre chaises, plus l’éternité. » Voilà, c’est la première phrase, et on ne peut plus s’arrêter de lire. Souffle court et regard en alerte – Michel Chaillou a l’art d’écrire entre les mots – on est bousculé, ému, ébouriffé. (22 février 1989) Lire l’article
Le Nouvel Observateur (Jean-Louis Ezine)
En plein dans le Nil
On a beau dire ; rien ne se conserve mieux que l’éternité. Quand elle meuble la mémoire de chimère intactes, comme ici, quand elle fait un croche-pied au temps qui voudrait filer, « Se souvenir, écrivait naguère Chaillou, c’est comme prier :Dieu bouge au fond du sac. « Et Michel Chaillou est un fameux receleur d’émotions, qui nous ouvre là tout son sac. Un moment rare, à goûter les coudes sur la table, les poings dans les joues. (23 février 1989) Lire l’article
Le Figaro (Patrick Grainville)
La danse des mots
Les mots ne sont jamais à leur place, ils permutent, ils s’inversent, se contaminent, pêchent à la ligne, culbutent et frisent. Chaillou, c’est chamboule tout. (16 janvier 1989)
La Quinzaine littéraire (Francine de Martinoir)
Kleptomane
Voici que La Croyance des voleurs naît d’un miracle, les retrouvailles avec le garçonnet que Michel Chaillou a été, avec ses premières années enfouies bien loin. Ce miracle est possible grâce à la rencontre entre le mouvement de la narration, vif et plein de dialogues, et le pays intérieur, celui d’avant tous les récits, celui qu’on ne reconnaît parfois qu’au bout de longues années. (1er au 15 mars 1989) Lire l’article
Le Canard enchaîné (Dominique Durand)
La mémoire pyramide
Ici, dans une langue puissante, il nous montre que la littérature est un travail : un de ces travails, d’abord, où l’on immobilise le cheval que l’on va ferrer, et le travail de l’enfantement, aussi. Embarquez sur sa felouque. (25 janvier 1989) Lire l’article
L’Evénement du jeudi (André Clavel)
Chaillou, l’enfance d’un corsaire
Michel Chaillou dit souvent qu’il aimerait retomber en enfance. Mission accomplie : son dernier roman, une merveille, serpente sur les bas-côtés broussailleux de la mémoire et nous entraîne, à cloche-pied, vers un pays de Cocagne dont un adolescent est le prince. (16 février 1989) Lire l’article
L’Humanité (Claude Prévost)
L’art de doubler la vie
Si j’osais, je ne parlerais que du style. Car c’est bien lui qui, d’emblée, accroche le lecteur patient, attentif et gourmand. […] Michel Chaillou excelle dans ce que j’appellerai, faute de mieux, « la poésie du quotidien ». (18 janvier 1989)
Libération (Jean-Didier Wagneur)
Le pharaon de Nantes
La Croyance des voleurs témoigne de la volonté de Chaillou de poursuivre son travail sur le langage et le récit dans une perspective jusque là inédite. Il écrit ici un authentique roman populaire qui rompt à première vue avec ses livres étiquetés plus difficiles même si, thématiquement, La Croyance des voleurs appartient à la même caravane bibliographique. S’interdisant toute pose dans le populisme, c’est un livre nomade, de bonne aventure, un texte oriental qui déménage sans cesse. (12 janvier 1989)
Révolution (Bernard Chambaz)
La coursive d’Hermès
La Croyance des voleurs trace un livre d’une pureté et d’une puissance rares. Langue étincelante comme – en pays de Loire- l’herbe de février. Destin écrit (où ça ?), mais faut-il rappeler que l’histoire de l’Egypte a disparu dans les flammes de la Bibliothèque d’Alexandrie ? (10 février 1989) Lire l’article
La Vie
Le récit de Sam a des résonances psychanalytiques, parfois ésotériques, qui relèvent à la fois de la poésie, du romanesque ou de l’autobiographie. Le personnage est si fort qu’on le suit, irrésistiblement attiré. (16 février 1989)
Quoi lire Magazine
Michel Chaillou est un fameux conteur: il n’est sans doute pas loin de cet enfant qui parle fort et qui court vite, et qu’il fait si bien vivre à coups de phrases serrées, nerveuses et pleines de joyaux. (février 1989)
La Liberté de l’Est (Gérard Noël)
L’oeuvre poétique et inspirée d’un véritable alchimiste du langage
Ce roman se lit comme on boit une liqueur. En gardant dans la bouche, le goût très prenant des mots. Et qu’il est doux de se laissser envahir par l’ivresse qui nous gagne peu à peu à la lecture de ce roman envoûtant. Une pleine réussite. (7 février 1989) Lire l’article
Ouest-France (Daniel Yonnet)
Quand la Loire devient le Nil …
Michel Chaillou nous offre un roman de toute beauté. Son imagination de gosse est restée pure. Sa voix a conservé les angoisses d’antan. Ses grands-parents paternels sentent bon l’eau de javel, le pain chaud, l’honnêteté des simples et l’affection sans limite. (6 février 1989) Lire l’article
24 heures de Lausanne (Jean Pache)
Une descente en soi
Dans une langue d’une invention poétique constante, Michel Chaillou conte l’histoire d’un nœud . Samuel dit « la boule d’angoisse. » Il crée un picaresque de l’enfance, où vécu et imaginaire s’engrènent pareils au « mensonge à roue dentée ». (25 février 1989)
Le Dauphiné libéré (Didier Pobel)
Traversées du miroir
Et si, dans son dernier ouvrage, La Croyance des voleurs, Chaillou manifeste d’emblée son goût pour une sorte d’autobiograhie onirique, on ne lui reprochera pas de ne pas être en prise directe avec la vie, tant le langage est ici générateur d’un monde grouillant qui acquiert même souvent une dimension animiste. (28 février 1989)
Art press (interview par Philippe Diméo)
Michel Chaillou, l’enfance de la narration
C’est une langue éminemment sensuelle, toujours en crue, rythmée à l’extrême qui vient saturer l’espace de la narration. S’il atteste d’une évidente fidélité thématique, cet univers romanesque densément onirique, doué d’une mémoire littéraire peu commune, n’en redéploie pas moins constamment sa langue tout en soubresauts et palpitations haletantes. C’est que Michel Chaillou n’entremêle les époque et les lexiques les plus disparates qu’en vue d’une composition totale du monde et du moi qu’il voudrait sans résidu. […]
Roman populaire, roman initiatique, roman privé, roman fantastique. La croyance des voleurs offre une multitude de niveaux de lecture. Deux rythmicités, deux intentions s’y interpénètrent : la vitesse d’un temps progressif, linéaire, vient dialoguer avec les lenteurs d’un temps éternel – celui de la mémoire, d’une mémoire démesurée qui entend étreindre toute chose – trouvant dans l’Egypte ancienne son allégorie. Tout symboliquement le retour du personnage est un retour de l’enfant. L’enfant chaparde, son plus beau larcin c’est ce passé qu’il pétrit à un temps indifférencié pour mieux nier toute temporalité, toute séparation. Il s’agit aussi d’une protestation contre la mort. (n° 133, février 1989)
Dernières nouvelles d’Alsace (Danièle Brison)
L’Egypte de Sammy
La Croyance des voleurs n’est pas une reconstitution, une singerie de l’enfance. C’est tant d’années après, toujours et encore, ces mêmes mots en boule qui font voyage de tout, de rien. C’est excellent vraiment.(3 mars 1989) Lire l’article
Sud-Ouest Dimanche (Fabienne Bourseau)
L’art du tzigane
« Chez nous, on a une table, quatre chaises, plus l’éternité. » Telle est la première phrase de La croyance des voleurs, dernière composition – magistrale – de Michel Chaillou. Soit un récit des plus singuliers, haletant, puissant, mené à un train d’enfer. Une histoire de voleurs, une histoire de famille, une histoire d’âmes […] Une enfance perturbée et difficile , que Michel Chaillou restitue dans une langue capable de rattraper les chemins caillouteux de la jeunesse. pour ce il compose à la manière d’un musicien et fait du rythme son maître mot. Des chapitres brefs, dont les débuts se placent instinctivement dans l’éternité du livre, et une construction chaotique donnent au roman la saveur déroutante de la discordance, préférée ici – fort justement – à l’harmonie. ( 23 avril 1989)
La Presse (Jacques Folch-Ribas)
C’est le récit d’une enfance, celle du petit Samuel, qui pourrait être celle de mille autres. Un enfant vit près de son grand-père et de sa grand-mère en province. Il a aussi un secret qui fait de lui un voleur – presque. Il a des copains et des copines. Il a un rêve, enfin, comme tous les enfants ; le sien, c’est Egypte. Je ne vous en dis pas plus. Vous pousserez quelques ah, et oh, ce sera de la jouissance. Seul, il écrit ainsi.(28 janvier 1989)
Nouvelle revue de Lausanne (Valérie Bonard)
« La Croyance des voleurs », une fuite en Egypte
Ceux qui n’ont pas encore lu La Croyance des voleurs ont de la chance : ils pourront l’emporter en vacances. Où qu’ils aillent, ils seront en Egypte, quels qu’ils soient, ils retrouveront l’esprit d’enfance. Mais ce n’est pas cela seulement qui les enchantera. Ils découvriront le naturel, l’humour, la poésie de Chaillou, l’immédiateté de son langage, ses raccourcis, ses glissements, ses collages. (4 août 1989) Lire l’article
Radio
- Nuits magnétiques, France Culture 6 janvier 1989, « Enfance et Fiction ». Entretien de Michel Chaillou avec Marie-Louise Audiberti.
- Agora, France Culture 24 janvier 1989. Entretien avec Gilles Lapouge.
- Lettres ouvertes, France Culture 1 février 1989. Entretien avec Christian Giudicelli.
- Un livre des voix, France Culture 9 février 1989. Entretien avec Gilles Plazy. Textes lus par Gérard Caillaud.
- Du jour au lendemain, France Culture 1er mars 1989. Entretien avec Alain Veinstein.
- Interactif, Radio Suisse Romande 17 mars 1989. Entretien avec Jacques Beaufort.
Télévision
- Midi Cocktail, FR3 Nantes, 12 janvier 1989. Invité par Maette Chantrel et Christian Rolland.
- Journal télévisé, FR3 Midi Pyrénées, 13 mai 1989. Invité par Aline Pailler.
- Apostrophes, Antenne 2, 26 mai 1989. Invité par Bernard Pivot après le Prix des libraires.
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