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L’Ecoute intérieure

9 entretiens sur la littérature avec Jean Védrines, Fayard 2007

Interrogé par un romancier plus jeune, Jean Védrines, Michel Chaillou s’efforce de penser tout haut ce qu’est pour lui la littérature. Les événements de sa biographie vus à la lumière des livres, lus et écrits.

La preuve par le chien

roman, Fayard 2005

Claude et Claudine Maresquier, partent un été en vacances à Guernesey, l’île qui accueillit Victor Hugo et bannit les chiens. Ils ne donnent bientôt plus de leurs nouvelles …

Prix de la ville de Rennes 2006

La preuve par le chien

Claude et Claudine Maresquier, partent un été en vacances à Guernesey, l'île qui accueillit Victor Hugo et bannit les chiens. Ils ne donnent bientôt plus de leurs nouvelles ...

Prix de la ville de Rennes 2006

Fayard 2005

Le Monde des livres (Gérard Meudal)

Trois couples de touristes disparaissent après avoir tous séjourné dans le même hôtel de Guernesey. Mais ont-ils vraiment disparu ? On retrouve bien des traces et même la preuve promise par le titre, mais l’ enquête consiste moins à résoudre des mystères qu’à poser les questions justes ; celle du temps qui passe et nous use dans la scandaleuse indifférence du monde qui nous entoure ; celle du sens qu’il faut bien essayer de donner à l’étrange condition humaine. Sous le double patronage de Saturne le mélancolique et de Victor Hugo, le visionnaire, Michel Chaillou entraîne son lecteur dans de captivantes pérégrinations qui passent insensiblement du journal intime au pseudo-roman policier, de l’inquiétude métaphysique à l’humour. (23 décembre 2005)

La Croix (Dominique Gerbaud)

La malheur ne vient pas toujours de la mer …

[…] Avec Michel Chaillou, il ne faut pas être pressé. Il prend le temps de batifoler dans les mots avant d’entrer dans l’histoire. C’est sa richesse et son talent. La Preuve par le chien n’est pas un roman qu’on avale, mais qu’on déguste. On se délecte avec cette littérature du détail, cette dentelle de phrases avant d’entrer dans l’énigme.

[…] Un ancien policier du Quai des Orfèvres, venu enquêter sur ces disparitions à répétition, n’y voit pas plus clair. S’il n’y a pas eu noyade, si le malheur ne vient pas de la mer, où doit-il chercher la clé ? Il nous conduit sur une autre piste, cette « preuve par le chien », un cabot errant qui mènera peut-être le policier aux égarés. A moins que le chien ne soit qu’un nouveau prétexte. Prétexe pour un superbe détour, dans cette superbe écriture de Michel Chaillou. (jeudi 15 septembre 2005)

Libération (Jean-Didier Wagneur)

Auprès de ma brume

La Preuve par le chien est un roman policier où Michel Chaillou prend « ses rêves en filature ». C’est quasiment une autobiographie intellectuelle.Il y témoigne de son inquiétude maladive « à propos de tout et de rien », y fait entendre son éloquence singulière qui entretient sa passion des langues secrètes qu’il vit « à livre ouvert », telle le guernesiais patois aglo-français où chien se dit « Tchian ». Il aime surtout, à la limite de la pathologie, ne jamais se faire enfermer par une histoire. il embrouille poétiquement la police, réduit le connu à l’inconnu et convoque la littérature pour une audition au Quai des Orfèvres. Chaillou est un surnaturaliste qui « flaire constamment d’autres mondes enchâssés dans le nôtre », un véritable prestidigitateur, rien dans les mains, mais en l’occurence, tout dans la Manche. (jeudi 20 octobre 2005)

Valeurs Actuelles (Jean Védrines)

La vérité sort du whisky

On a toujours double plaisir à lire un roman de Michel Chaillou: on y retrouve sa voix singulière, sa prose de plein vent, rythmée, lyrique; et on a la joie de regarder d’un oeil neuf les paysages, les choses, les ombres familières qui nous entourent, dont Chaillou sait montrer ce qu’il nomme la « perspective négligée », la splendeur oubliée, heureuse.

[…] Du whisky, un chien, une brocante : à ces conditions, l’île de Guernezey devient vraiment possible. Mais à l’inverse d’une autre île chère à Houellebecq, cette terre-ci propose une chasse au bonheur, la promenade élégante d’un auteur qui chérit ses doutes et ses incertitudes. Michel Chaillou est un écrivain-inventeur; ses forgeries, ses visions, ses mots neufs nous gardent de la laideur et du désenchantement du monde. (21 octobre 2005)

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

La langue désamarrée

[…] On ne s’étonnera pas qu’outre Hauteville House et son savant désordre une boutique de bric-à-brac soit l’un des lieux les plus fréquentés par les figures du roman. C’est en effet son art poétique que Michel Chaillou met ici en scène. La divagation, le « parler trop à côté », le plaisir de l’image sans limite, le goût pour les associations incongrues, la dilection pour les voisinages intempestifs, dans un permanent ressac de la parole. Les mots roulés comme galets, à n’en plus finir .

Le promeneur multiple de Guernesey se trouve également conduit à évoquer Fontenelle, vieux maître d’une prose rigoureuse à finalité scientifique, et Doyle, dont une passe mystérieuse porte le nom. Affichant par là sa volonté de libre circulation, dans toute la littérature et dans toute la langue. Cela même qui paradoxalement le porte à se tenir sur les marges, quand on prétend présenter un réalisme à l’écriture plate comme le détachement aujourd’hui le plus avancé de la littérature.(3 novembre 2005)

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Nouvel Ouest (Jean-Yves Paumier)

Tribulations d’un professeur de lettres à Guernesey

Avec ce nouvel ouvrage, Michel Chaillou poursuit inlassablement une oeuvre étonnante, guidé par les idées et les mots qui surviennent « terminaisons nerveuses de mots invisibles ». (10 octobre 2005)

Le bulletin des lettres

Une énorme énigme, comparable à l’énigme du monde, ne se résout pas autrement que comme l’énigme de l’énigme que l’on suit passionnément jusqu’au dernier paragraphe. Comment une île comme Guernesey, même sous le patronage de « VH », peut-elle susciter et recéler tant d’ingéniosité narrative et verbale ? (janvier 2006)


radio

  • 4 octobre 2005, invité par Pascale Casanova dans Les mardis littéraires de France Culture.
  • 26 octobre 2005, invité par Alain Veinstein dans Du jour au lendemain sur France Culture

 

1945

Une enfance occupée par l'armée allemande. Des années d'effroi où, à la suite de sa mère, l'auteur de ce récit, alors dans son plus jeune âge, pactise à son insu avec l'ennemi.

Prix Breizh 2006, Prix Ouest 2006, Prix des audiolecteurs 2007.

récit, Seuil, 2004

Le Figaro littéraire (Angelo Rinaldi)

Maman aime les blonds

«Je couche avec un soldat allemand.» Ne croirait-on pas la première phrase d’une confession de Mlle Arletty ? Qui s’exprime ainsi d’entrée est un écrivain se rappelant le gamin qu’il fut ; en proie à des terreurs nocturnes, […] On ne relira plus ses ouvrages précédents sans entendre leur battement sourd [des souvenirs], ni constater, une fois encore, qu’une douleur est toujours à la source d’une oeuvre de qualité. Qu’elle va se déguisant de livre en livre jusqu’au jour où, parvenu en des parages testamentaires, on crache enfin le morceau, au terme d’un «porte-à-porte avec les ombres».

[…] Les pages de M. Chaillou ont la rousseur des feuilles qui se détachent de l’arbre. Elles recouvrent l’enfant qu’il fut, et que nous sommes tous sous la défroque et les grimaces de l’adulte, jamais consolé de rien, à l’approche de la nuit. (12 février 2004)

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

L’année zéro

Entre autobiographie et autofiction, Michel Chaillou construit depuis bientôt quatre décennies une oeuvre portée par un bousculement de mots. Un déferlement d’une rare longévité, qui paraît loin encore de vouloir s’épuiser. Une manière d’anti-minimalisme, presque de trop-plein, dont 1945 permet de mieux comprendre l’origine. L’écrivain rassemble en effet dans ce dernier récit ce qu’il avait tenu jusqu’à présent dispersé. Il s’écarte du genre romanesque, de ses coups de pouce petits et grands au réel, pour évoquer l’épisode sans doute fondateur de son écriture. On aura compris que ce texte inspiré et superbe nous offre quelques précieuses clés, en même temps qu’il nous propose quelques vues saisissantes de l’occupation et de l’immédiat après-guerre.

[…] Avec aussi une manière de gravité nouvelle, un aspect moins joueur de mots que dans les précédents textes, même si le flot ne s’est pas tari. Du coup un nouvel équilibre s’installe. Si la virtuosité incontestablement demeure, le récit gagne en ampleur et en densité. Comme si ce livre de l’ » année zéro  » de Michel Chaillou était également son grand livre de la maturité. Restituant les turbulences d’un temps et des êtres qui l’habitèrent, avec pour seul principe d’en approcher au plus près la vérité. (11 mars 2004)

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Magazine Littéraire

Chaillou est un remarquable metteur en scène. Il braque les projecteurs du souvenir – lumières et ténèbres d’une période en noir et blanc où alternent les peurs et des joies d’autant plus prisées qu’elles sont extirpées d’un quotidien menaçant – sur l’âme d’un garçon bousculé par les siens, par l’Histoire, mais qui reste vindicatif, hypersensible et débrouillard. Capable d’affronter les événements à sa manière de poète victorieux. Le temps des guerres est aussi celui des découvertes. (sélection d’avril 2004)

Le Temps (Isabelle Martin)

La vie en 1945

Après l’enfance nantaise de La Croyance des voleurs, l’adolescence marocaine de Mémoires de Melle, les études à Poitiers de La Vie privée du désert, voici le quatrième livre où Michel Chaillou, alias Samuel Canoby (son double, à qui 1945 est dédié), raconte sa vie : en 1993, il définissait ce projet comme «une épopée des gueux, un grand remuement confus suivant une ligne autobiographique avec beaucoup de fantaisie. Car pour moi, «je» est une foule». (15 mars 2004)

Témoignage Chrétien

En se retournant avec tendresse vers cette jeune femme qui se blottissait contre lui autrefois sur le sable, en retrouvant ses pays de Loire, sa Bretagne enfuie et le petit peuple des siens […] Michel Chaillou accomplit un doux devoir de mémoire. Et réussit un merveilleux livre. (25 mars 2004)

La revue des deux mondes (Francine de Martinoir)

Ses livres sont comme autant de lettres d’amour à sa mère, de demandes de pardon et, dans ce dernier, passe, en un même mouvement vers la mer et l’aventure, loin des groupes humains qui font peur au narrateur, le frémissement qui bouscule la vision ordinaire des choses et donne naissance à l’écriture. (mars 2004)

Le devoir (Guylaine Massoutre)

Michel Chaillou, un esprit libre

Michel Chaillou livre, avec 1945, un important morceau du puzzle de son oeuvre. Cette Libération, il fallait qu’elle soit aussi un pan de sa vie, le contraire d’un prétexte ou d’un alibi. Quelque chose qui n’arrive pas qu’aux autres. Une «recouvrance». Ce mot ancien, médité par Chaillou, rime avec «endurance», «tolérance», «espérance» et leurs contraires. (3 avril 2004)

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Nouvel Ouest (Jean-Yves Paumier)

Malgré la gravité du temps et la complexité des situations, ce récit est un nouveau vagabondage littéraire qui se lit comme un véritable roman et qui offre une petite gourmandise de mots justes. Un livre lumineux et fluide qui touche le coeur. (août 2004)

Nice-Matin (Laure Bruyas)

Les phrases, belles étourdies, se noient dans ce roman expiatoire. Les mots baguenaudent entre ombre et lumière, racontent le battement d’une aile de libellule, les allures débraillées du soleil au petit matin, l’infime et l’infâme […] Ce long murmure sur 261 pages danse sur presque rien. Et pourtant, il dit presque tout. (7 mars 2004)

lelittéraire.com (Frédéric Grolleau)

On n’est plus comme à l’accoutumée sur l’étroite crête qui sépare tout en les reliant autobiographie et autofiction, mais sur la pente abrupte d’un poétique compte à rebours des origines. Qui est aussi un retour sur les commencements de la mémoire. Incontestablement, un livre de la maturité. Donc un grand livre.

 

1945

récit, Seuil 2004

Une enfance occupée par l’armée allemande. Des années d’effroi où, à la suite de sa mère, l’auteur de ce récit, alors dans son plus jeune âge, pactise à son insu avec l’ennemi.

Prix Breizh 2006, Prix Ouest 2006, Prix des audiolecteurs 2007.

Le Matamore ébouriffé

roman, Fayard 2002, « Le Livre de poche » n°30195

L’enfance et la jeunesse de Mirabeau. Un roman de la bravoure, à une époque où la France change de visage.

Le Matamore ébouriffé

L'enfance et la jeunesse de Mirabeau. Un roman de la bravoure, à une époque où la France change de visage.

roman, Fayard 2002

Le Monde (Josyane Savigneau)

Michel Chaillou, entre rêve et passion

Michel Chaillou est un rêveur éveillé, un promeneur fou de littérature, un passionné, un curieux, un bienveillant égaré dans une méchante époque de repli, d’invectives, d’agressions et de haines ressassées. Il la regarde, cette époque, avec l’étonnement de celui qui ne comprend pas comment on en est arrivé là, pensant que « la méchanceté est toujours une étroitesse de l’intelligence ». Par bonheur il est écrivain, alors il peut fuir à son gré. Et il ne s’en prive pas, depuis son premier roman, Jonathamour (« Folio », Gallimard, n°2244) – paru il y a presque trente-cinq ans, en 1968, grâce à Georges Lambrichs, auquel Chaillou voue une reconnaissance émue – jusqu’à ce Matamore ébouriffé, son dix-neuvième livre, cinq cents pages sur Mirabeau, ou plutôt autour de Mirabeau. (1er novembre 2002)

Livres Hebdo (Jean-Claude Perrier)

Chaillou, le griot blanc

Il a beau être né à Nantes en 1930 Michel Chaillou pourrait être un griot africain. Il en a la faconde, et la même maîtrise du verbe. ( 21 juin 2002)

Télé Z (Bruno d’Epenoux)

L’important dans son histoire tient aussi à cette fin du XVIIIe siècle, au Binon, village du Gâtinais, décrite dans une fresque remplie de détails. De ce temps-là, de ses premières années comme de la lignée éclatante de ses ancêtres tous présents ici, est sorti Mirabeau devenu par la plume d’un écrivain inspiré et même hanté un formidable personnage de roman. (31 août-6 septembre 2002)

Le Parisien

L’érudition du professeur Chaillou

Michel Chailou a-t-il réussi l’impossible ? Ne pas écraser son héros sous une telle masse d’anecdotes ? Sans ses connaissances, pourrait-on justifier le titre, aussi laid que le personnage qu’il désigne ? Qu’importe ! A la longue on s’habitue à cette verve débordante et l’on y prend même un certain plaisir. (31 août 2002)

Madame Figaro (Evelyne Lever)

Ah, le beau titre ! Il colle comme un gant à ce génie de la parole que fut Mirabeau. N’allons pourtant pas nous figurer que Michel Chaillou a pris la plume pour conter la romanesque existence du tribun. Ce serait trop facile. Il a choisi de réinventer le journalisme d’investigation en imaginant qu’un fonctionnaire du Directoire vient recueillir les souvenirs des villageois qui ont connu les jeunes années de son héros et qui, plus tard, ont tout simplement entendu parler de lui. On descend ainsi dans la France profonde. […] Recréer de toutes pièces le parler populaire de la fin du XVIIIe, mettre poétiquement en scène l’étrange interprétation des souvenirs : voilà le défi qu’a relevé Michel Chaillou. Ebouriffant ! (14 septembre 2002)

Le Nouvel Observateur (Bernard Geniès)

Mirabeau, l’homme de feu

Pour mener à bien son entreprise de déconstruction -reconstruction -, Michel Chaillou a pris ses aises, déployant une langue riche et précieuse, frôlant le gouffre du lyrisme sans jamais y chuter. Sous sa plume, Mirabeau, enfant surgi de la tourbe, élevé dans une forge, devient homme de fer et de feu. A l’évidence, Chaillou se délecte. Il multiplie les chausse-trapes, aiguise les suspenses. Ingénu, ironique, espiègle, il livre au lecteur un grand roman, furieux, étincelant. (29 août au 4 septembre 2002)

La Provence (Jérôme Garcin)

Enfin, de la grande Histoire !

Autour de la légende, Michel Chaillou fait entendre le choeur des humbles oubliés par l’Histoire; Orchestré avec une verve à laquelle nous a habitué l’auteur de Domestique chez Montaigne et de La France fugitive, Le Matamore Ebourrifé n’est pas seulement un portrait en creux de Mirabeau,c’est aussi une fresque où l’on comprend, en la contemplant, comment se fonde, se fabrique un destin national. (15 septembre 2002)

La Croix (Dominique Gerbaud)

Une enquête buissonnière sur Mirabeau Le lecteur a le sentiment de gambader dans la petite et la grande histoire. Plus exactement, il longe l’Histoire, sans y entrer vraiment pour ne pas s’y perdre. Car ce n’est pas l’objet du livre. Chaillou n’est ni historien ni détective, mais romancier, homme de lettres et jongleur de mots. Dans ce rôle du narrateur enquêteur, il porte avec énormément d’humour un regard fin, distant et attendri sur un personnage que l’on ne quitte qu’à regret. (19 septembre 2002)

Valeurs Actuelles (Jean Védrines)

La face cachée de Mirabeau

Chaillou a peint son héros dans l’ombre, en se gardant de l’excès de lumière. A l’instar d’un Giono dans la Bataille de Pavie ou le Bonheur fou, il s’est écarté des droites perspectives de l’historiographie officielle, il l’a désorientée, déboussolée, lancée sur les chemins cahoteux de l’imaginaire. Mirabeau avait besoin de ce splendide manteau de nuit, d’un roman qui le rende génialement à son secret, à son mystère. (27 septembre 2002)

Le Spectacle du Monde (Bruno de Cessole)

Mirabeau à saut et à gambades

Michel Chaillou est un écrivain de l’excès, de la générosité sans limites, du caprice débridé. Il appartient à cette famille rare et étroite des baroques français, émules improbables du cavalier Marin et de Gongora, tout comme il cousine avec les collectionneurs de curiosa, les explorateurs du second rayon que furent Marcel Schwob ou Pierre Louÿs. La page blanche, sur laquelle s’évertuent les minimalistes constipés, devient pour lui un estuaire, océan, où le tumulte des flots charrie un incroyable pêle-mêle de savoirs et de sensations, de références érudites et d’émotions sensuelles. Il y a du sorcier et du sourcier chez cet homme qui possède le don unique de s’approprier une époque, de s’insinuer dans ses méandres psychologiques et de réinventer sa langue, ses tournures et ses postures singulières. (octobre 2002)

 

Le Magazine littéraire (Jean-Maurice de Montremy)

Michel Chaillou n’écrit pas pour autant, ici, un roman historique, ni une biographie romancée. Renouant avec l’approche qui fut celle de Domestique chez Montaigne , il fait raconter des souvenirs, des rêves ou des rumeurs sur Mirabeau par les gens du village où celui-ci vit le jour en 1749 : Le Bignon (Loiret). Ces témoignages sont censément recueillis, en 1796, par un curieux narrateur. Nous sommes aux lendemains de la Terreur, alors que passe un autre souffle, celui du « chaos » de la conjuration de Babeuf. Si bien que trois destinées s’entrecroisent : celle de Mirabeau, celle des habitants du Bignon (qui sont un personnage multiple) et celle du narrateur. Ce dernier pratique, lui-même, un style ébouriffé, plein d’éloquence. Michel Chaillou parle joliment d’une « verberie ». On y reconnaît sa patte, habillée à la diable des dentelles et soieries chatoyantes du XVIIIe siècle. (octobre 2002)

Le Mensuel littéraire et poétique (Richard Blin)

Michel Chaillou l’illusionniste

Revenir est sa façon d’aller. S’approprier l’intime et le superflu est sa manière de redonner vie et couleurs, chair et voix à ce Gabriel, digne représentant de la lignée des Mirabeau, cette famille en constant état d’ébriété morale. Des manières de tourbillon sur pied que ces Mirabeau. […] C’est à ce souffle, à cette tempête, à cet aplomb tout douceur et de fracas que Michel Chaillou tente de redonner force et vigueur. Pour ce faire, il multiplie les points de vue, les foyers de subjectivité, il traque l’imperceptible, le détail, l’écho de l’écho, ce qui se parle sous tout ce qui se tait. Il donne du relief au minuscule, déplace les frontières classiques entre le su et l’oublié, le dit et le refoulé, le lu et l’entendu. Ce qui l’intéresse ce sont les bouts de phrase, les seuils, les dessous des digressions, ce qu’il devine plus que ce qu’il entend. Et de la somme de ces ellipses acrobatiques, de cette écriture singulière où se recueille la suée du temps, naît l’illusion, se réaccordent par instants chair et ombre. (octobre 2002)

Le Soir (Pierre Maury)

Le Matamore ébouriffé est un grand roman au souffle hardi, qu’on se le dise !

Le Devoir (Guylaine Massoutre)

Entre roman et biographie, d’extravagants Mirabeau Chaillou essoufle le lecteur et pulvérise, il faut le dire, les lois du genre véridique. Qu’importe, puisque le brouhaha qu’il régénère fait entendre un romantisme tout proche, et surtout, cet allant du roman populaire, paru en feuilleton qui fait la gloire des grands réalistes. (18 et 19 janvier 2003)

Le Magazine littéraire (Christiane Baroche)

On dévore, je ne vous le cache pas, et l’on rit et l’on se dit qu’à côté, nos trajectoires sont pâlichonnes. Bravo l’auteur ! (1er février 2003)

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Et à la télévision, sur le plateau de LCI, invité par Patrick Poivre d’Arvor, le 5 octobre 2002 dans l’émission Place au livre

« Mirabeau, un homme qui m’accompagne depuis trente ans »

 

 

Indigne Indigo

Un vieux célibataire un rien extravagant cherche à acheter une maison. On lui conseille le Cotentin, un pays excessif à son image. Une villa l'y attend, ainsi qu'un certain mystère, à l'embouchure de la Saire.

Prix littéraire de la ville de Caen

Seuil 2000, rééd. Fayard 2007

Le Monde (Monique Pétillon)

Les ombres du Cotentin
Parlez-vous le Chaillou ? C’est une langue étrange, sinueuse,proliférante, somnambule, souterraine. Cette écriture, comme traduite du rêve, donne une résonance inattendue aux réalités les plus quotidiennes, une épaisseur historique aux paysages les plus familiers, et fait de la Normandie d’aujourd’hui une terre aussi hantée que la Hollande brumeuse du XVIIe siècle dans Le ciel touche à peine terre. […] Indigne Indigo n’est pas seulement un magnifique livre sur le Cotentin, c’est aussi une indéniable réussite romanesque, car à sa façon buissonnière, nonchalante, le narrateur conduit magistralement son enquête sur les ombres, les âmes errantes qui nous frôlent. (21 juillet 2000)

 

La Croix (Nathalie Crom)

Michel Chaillou, gourmand de mots
Ce qui attache à ce roman, c’est une fois encore la merveilleuse propension à la dérive de Michel Chaillou : dérive géographique, dérive historique et littéraire, dérive langagière baroque et profuse, portée par une poétique dont l’essence réside dans le pur plaisir que procure la saveur des mots, précieux ou concrets, savants ou prosaïques, posés sur le papier avec une générosité formidable, sans que l’accumulation vienne jamais ternir l’éclat mystérieux de chacun. (27 avril 2000)

 

Le Magazine littéraire (Olivier Cariguel)

A mille lieues du minimalisme maigrelet d’un Delerm qui tricote le rien tandis que Chaillou, lui, sait plonger et remodeler la texture de nos plaisirs qu’il zoome. Il donne beaucoup plus que des réponses au Qui suis-je ? Il donne à voir qui se terre. Attrape les mots, tous, puis les meule. De cette réminiscence sortent des étincelles irradiant notre fragilité à vivre. Traqueur fugitif, Chaillou est affamé de mots qu’il détoure. Enveloppé d’une prose gourmande Indigne Indigo est une ode contemplative aux délices d’une douce anxiété. (juillet-août 2000)

 

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

Un artiste du contretemps

Indigne Indigo : c’est toute une manière de jouer avec la langue et ses sonorités qui se manifeste dans le titre choisi par Michel Chaillou dans son dernier roman […] Le Jean-Jacques de Michel Chaillou ne fut certes pas bibliothécaire par hasard. Sans qu’il y paraisse, l’ écrivain dit aussi ses vérités à notre époque, « que le savoir importune ». Ce fieffé manieur de mots s’inscrit ainsi délibérément à contre-courant. Et chacun de ses livres exprime son refus. Pas question pour lui de céder le moindre pouce de terrain aux équarrisseurs de la langue, que l’on voit de plus en plus sévir et qui voudraint se donner pour la nouvelle norme. (1er juin 2000) 

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Valeurs actuelles (Jean Védrines)

Bonheur américain

Indigne Indigo est d’abord le roman d’une de ces vieilles demeures qu’on loue ou achète à la légère, qu’on occupe en conquérant, en hôte inconvenant oublieux de leurs premiers occupants et de la foule d’âmes errantes que les murs, les meubles fatigués ressuscitent, raniment à la nuit ou par grand vent […] Il n’est pas commun de faire bonne figure à pareil banquet de fantômes, de s’y amuser ou d’y rire aux éclats en leur compagnie. Or un des bonheurs de ce livre est de ne se départir jamais de sa joie bondissante, de ses fous rires, de ses provocations. (23 juin 2000)

 

Le Temps (Isabelle Martin)

L’air du Cotentin
On sait la passion de Michel Chaillou pour les pays secrets q’il déchiffre aussi en compulsant de vieux guides, histoire, comme il dit, de voyager à toutes les époques. Méconnu, excessif, le Cotentin était fait pour lui plaire. (samedi 24 juin 2000)

 

Le Bulletin des lettres

Après la réédition (Fayard, août 2007)

Indigne Indigo constitue comme un dyptique avec Virginité publié récemment. A un siècle de distance le narrateur, Jean-Jacques, 62 ans, ressemble comme un frère aîné à la jeune Marie : tous deux vivent dans l’Ouest de la France, elle en Vendée où elle est née, lui dans le Cotentin où il s’est volontairement retiré. Tous deux sont un peu marginaux, vivant en reclus, très attachés aux livres (Jean-Jacques a été bibliothécaire), d’où leur passion pour les mots, leur goût de la (belle) langue, de ses nuances, de ses particularismes locaux et, de là, un même penchant pour l’écriture, qui les pousse à se livrer au lecteur inconnu. […] Le thème du (dé) double(ment) est au coeur du roman, à l’image des côtes ouest et est de l’Atlantique, sans cesse opposées, à l’image aussi du titre dont les deux mots, si proches, semblent à la fois se ressembler et se différencier – à l’image, enfin, du jour et de la nuit, de la lumière et des ténèbres souvent invoquées dans ces pages […] Roman tout à fait remarquable, tant par son contenu que par son écriture à la fois fluide et savante. (n° 667, janvier 2008)

Indigne Indigo

roman, Seuil 2000, Fayard 2007

Un vieux célibataire un rien extravagant cherche à acheter une maison. On lui conseille le Cotentin, un pays excessif à son image. Une villa l’y attend, ainsi qu’un certain mystère, à l’embouchure de la Saire.

Prix littéraire de la ville de Caen

Sélectionné pour le prix Goncourt

Les Habits du fantôme

Une mystérieure histoire pour la jeunesse, à lire autant dans le texte que dans les photos de François Delebecque.

Seuil Jeunesse 1999

Point de vue Images du monde (Xavier Houssin)

Des rues de Paris au port d’Honfleur jusqu’à la jungle humide de Bornéo, Chaillou et Delebecque nous égarent dans les arcanes d’une étonnante histoire. A chacun de s’y retrouver. Mystère de la chambre claire. Etude en noir et blanc. Si vous avez gardé le goût des jeux de piste, des rébus et des charades de l’enfance, vous allez adorer … (23 novembre 1999)

Le Devoir (Montréal, Marie-Claude Mirandette)

Bien étrange chose que ce petit polar illustré, variation sur le genre photo-roman version intello (Gallimard avait tenté le coup il y a quelques années). D’autant que s’est signé Michel Chaillou, auteur intello s’il en est à qui l’on doit quelques pavés et quelques pures délices […] A Paris, dans une pension de famille du XXIe arrondissement, un homme disparaît dans sa propre chambre (clin d’oeil au Mystère de la chambre jaune de Leroux). La logeuse, une ancienne starlette de la chanson, s’inquiète et fait appel au commissariat pour résoudre cette étrange disparition. A cette banale histoire s’en greffe une autre, et une autre, et de fil en aiaguille le récit emprunte des sentiers insoupçonnés. L’enquête se fait bientôt onirique et on se retrouve en pleine jungle à Paris et il est question d’assassin utilisant des flêches trempées dans du curare (autre clin d’oeil, du côté de Tintin cette fois), de fausse veuve et de disparu pas si disparu que ça. Pas banal, amusant, divertissant. Un plaisir (samedi 4 et dimanche 5 décembre 1999)

Libération (Claire Devarrieux)

Un fantôme n’a pas de poches Non seulement Les Habits du fantôme accompagne l’énigme de pièces à conviction (la chambre, les habits, les documents) mais les protagonistes sont représentés. Les pensionnaires, la femme de ménage et la propriétaire dont il s’avère qu’elle est l’épouse du disparu, se voient tirer le portrait. Loin de limiter l’idée qu’on peut se faire de l’intrigue, bientôt orientés vers l’Afrique, les photographies de François Delebecque offrent un supplément de charme. Elles sont mises en page avec une indépendance certaine par rapport à l’histoire qu’elles illustrent pourtant. Elles ne réduisent par la mais labyrinthique à sa réalité, car chacune d’elle, fût-elle déserte, est un tableau vivant. (jeudi 2 décembre 1999)

La France fugitive

Une randonnée rêveuse à travers la France, en voiture, en train. Une façon de voyager à deux, pour tenter de fixer l'éphémère: paysages, silhouettes, paroles entendues, échos d'on ne sait quoi...Un art de la route et de la phrase.

Prix Cazes 1999

Fayard 1998
La France Fugitive a reçu le 15 mars 1999 le  Prix Cazes-Brasserie Lipp.

Le Nouvel-Observateur (Jérôme Garcin

Au fil de la France

On a compris que, rédigé au fil de la plume par un écrivain aussi épuisant qu’inspiré, la France fugitive est un livre magnifique. Il tient à la fois du journal intime, du carnet de bord, de l’inventaire patrimonial, du relevé topographique, de l’anthologie littéraire, du guide gastronomique, de l’album photo, de la rêverie solitaire et du jeu de piste, de mots, de hasard,de rôles, de saute-mouton. L’ouvrage n’existait pas, Michel Chaillou l’a inventé. On croyait connaître la France, voici qu’on la découvre. Elle est très belle, très fugueuse, derrière ce cicerone aux semelles de vent. (16 septembre 1998)

L’Express (André Clavel)

Un Chaillou buissonnier

Pour notre colporteur, l’art de pérégriner est avant tout un exercice de style. C’est aussi une fabuleuse brocante. Un mémorial où l’érudit Chaillou fait revivre sous l’asphalte du présent, les écrivains du passé et les célébrités locales qui ont donné une âme aux lieux qu’il visite.Ajoutant les perles du savoir aux cailloux des chemins, cette France fugitive renoue avec la tradition du voyage romantique : l’aventure, oui, mais avec des chimères et des songes plein la cervelle. (17 septembre 1998)

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Valeurs Actuelles (Bruno de Cessole)

La France est-elle encore un personnage de roman ?

Ce livre baroque, qui s’invente au fil du chemin, dans un style incomparable, jubilatoire,inventif, sinueux et bruissant comme une rivière, ocellé d’images et de métaphores comme un serpent tropical, toujours en rupture d’équilibre et se rétablissant par miracle après une charretée d’incidentes et de relatives, laisse tous les pseudo-chefs-d’oeuvre annoncés de cette rentrée au bord du chemin. (19 septembre 1998)

Le Dauphiné Libéré (Didier Pobel)

Chaillou ou l’assentiment géographique

Le « sentiment géographique », c’est au fond ce qu’illustre à nouveau Michel Chaillou dans La France fugitive, un « récit » qui est, en fait, le journal d’un voyage à l’intérieur même de nos frontières. Plus de six cents pages dans lesquelles défilent des paysages, des villes, des hameaux transformant le narrateur en une sorte de « conscrit des cent villages ». Une sommeillant, comme des trésors, des impressions, des conversations, des digressions. […] Avouons-le carrément : son livre est un délice. On se grise de noms, d’images, d’anecdotes, de fantaisies, de tant d’érudition également. […] Ce gros bouquin qui court les routes. Ce chouette pavé sur le bitume. Il mérite à coup sûr votre assentiment géographique. (28 septembre 1998)

Le Figaro (Philippe Cusin)

Chaillou : vagabondages en douce France

Michel Chaillou va en France comme on se rend à la messe. Avec humilité, grâce, joie intérieure, l’envie de communier et de participer au don de la divinité. Dans cette intimité profonde décrite par les mystiques, laquelle n’exclut pas le bruit et la fureur, les fragrances et les furtivités. « J’eusse aimé tout recopier d’un paysage », explique-t-il dans la France Fugitive. (2 octobre 1998)

Libération (Jean-Didier Wagneur)

Les palais de Chaillou

Dans La France fugitive, Chaillou parcourt l’ouest et le sud. Cherche le lieu où l’on va et que l’on n’atteint jamais, celui par où l’on passe et où l’on s’attarde, le lieu d’où l’on vient et dont on a bien du mal à s’arracher, quant à savoir où est Chaillou ? Il est toujours entre deux voyages, réels ou imaginaires, entre deux pages, entre l’aller et le retour. ( 8 octobre 1998)

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La Quinzaine littéraire (Christian Descamps)

L’art de voyager

En notre époque minimaliste – qui aime tant l’épicurisme de comptoir – Chaillou a le courage de proposer un fort ouvrage à l’appétit rabelaisien. Pendant 630 pages, l’on va allègrement parcourir la France d’hier et d’aujourd’hui, multiplier les rencontres, les souvenirs. Ici l’on pose les pieds dans les pas des voyageurs littéraires d’antan. En modeste équipage – avec sa femme, dans une Twingo – voilà notre érudit qui nous embarque – à son train ; en flânant, en virevoltant dans tous les coins de l’Hexagone. (16 au 31 octobre 1998)

Le Point (Philippe Nourry)

La France dans le rétroviseur

Si vous aimez vous perdre dans le temps quand vous voyagez, alors suivez Michel Chaillou dans sa France Fugitive.  (4 novembre 1998)

La Croix (Bruno Frappat)

Le fouineur de la France d’occasion

Le voyage de Chaillou, parmi plusieurs centaines des 36 000 communes de France, n’est pas une fuite éperdue. C’est une promenade à la fois physique, rétrospective, actuelle, gratuite, amusante et rêveuse. Une tentative d’hommage enfiévré où chaque porte fait événement, chaque hôtel a son passé recomposé, chaque affiche son expertise et où toute place témoigne en ses moindres recoins d’une identité enfouie, mi-moisie, mi-vivante. (15 -16 novembre 1998)

L’Express

Le petit poucet romantique

Chaillou possède l’art du vagabondage giboyeux, celui qui attire, irrésistible, vers on ne sait quoi, et qui récompense au centuple le voyageur gratuit, le promeneur aux semelles de vent qui délace tendrement les lacets des cols ou remet, paisible, sur l’épaule des plaines le plissé des blés que le vent avait dérangé. (24 décembre 1998)

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

Rêveries d’un promeneur littéraire

[…] Détails de la vie au quotidien, dans la petite rue non loin de la Maison de la radio, et brusques envolées vers de plus vastes espaces. Chronique de la vie d’un écrivain, au milieu des années quatre-vingt-dix, et soudaines vues plongeantes sur les territoires du passé. Avec des pages d’une beauté surprenante qui disent ensemble l’important et l’anodin. (11 décembre 1998)

Réforme (Joêl Schmidt)

La surprise au cœur de villes et de villages, le détour, le retour vers des pays et des paysages qu’on pensait connaître soudain, sous le regard, bien plus intense qu’un film, de Michel Chaillou, de son épouse et de leur Twingo, se métamorphosent, se poétisent, s’expriment autrement. L’auteur en parle d’une façon qui vient de l’ailleurs, de son intime, de son frémissement personnel, de sa sensibilité plus impressionnable qu’une plaque photographique, et sait faire passer le bizarre, même et surtout dans le commun et parfois le banal : il est superbement un écrivain. ( 10-16 décembre 1998)

Le Figaro littéraire (François Kasbi)

Michel Chaillou, les tribulations d’un érudit

Un livre d’humeur, vagabonde on s’en doute, un essai nécessairement très personnel de »réactivation » d’une certaine France, supposée disparue, et dont on s’avise, grâce à l’érudition et au charme très digressif de Chaillou, qu’elle n’est qu’endormie. (15 novembre 2001)

Le Magazine littéraire (Christiane Baroche)

Disons-le tout net, c’est intime… extime aussi, et délicieusement baroque. (1er décembre 2001) 

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Le Magazine littéraire (Serge Sanchez)

Michel Chaillou est doté d’une inaliénable faculté de rêver. Tout lui est bon pour se délester des petites pesanteurs de la vie quotidienne. Il aime flâner, comme l’aimèrent en leur temps les Restif ou les Sterne. La France fugitive , sorte de journal de bord à la fois littéraire, intime, anecdotique (on pourrait ajouter bien d’autres adjectifs, tant ce livre est placé sous le signe du divers), fut rédigé à l’occasion d’une longue déambulation au sein de provinces fort mal explorées jusque-là (n° 372, 1er janvier 2001)

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Le Mensuel littéraire et poétique (Richard Blin)

Quand Michel Chaillou vagabonde …

Tout est férocement exact, écrit comme à deux mains, l’une occupée à cerner l’immédiat, l’autre distillant vibrations et résonances tandis que se cherche le point de vue idéal, celui d’où pourraient s’appréhender globalement les lointains du lointain et la proximité perdue la plus proche. Avec ce livre, Michel Chaillou donne un paysage à sa parole, une voix et une terre à ses rêves les plus fous comme celui de cadastrer l’invisible, de libeller la carte d’identité de l’obscur, ou encore d’écrire un guide des portes battantes, des tressaillements d’un lieu. (Mensuel littéraire et poétique, n°264)

 

Le Temps (André Clavel)

Brocante intellectuelle

Les vacances ne sont pas terminées. Grâce à ce turbulent bouquin, nous allons pouvoir reprendre notre balluchon. Et faire une épatante excursion, un tour de France (en 73 chapitres) qui est également un «voyage autour de ma chambre», à la façon de Xavier de Maistre.

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Une table ronde à la Foire du livre de Brive (animée par Antoine Spire)

« Voyage, vagabondage et déambulation littéraires « 

A lire dans Littératures entre Nord & Sud 2000, revue éditée par la Bibliothèque municipale de Brive.


vidéo

Michel Chaillou : La France fugitive – Vidéo Ina.fr

www.ina.fr/video/CPC98005983

En voiture dans la campagne française, Olivier BARROT parle du livre de Michel CHAILLOU « La France

La France fugitive

récit, Fayard 1998, « Le Livre de poche » n° 15131

Une randonnée rêveuse à travers la France, en voiture, en train. Une façon de voyager à deux, pour tenter de fixer l’éphémère: paysages, silhouettes, paroles entendues, échos d’on ne sait quoi…Un art de la route et de la phrase.

Prix Cazes 1999

Le ciel touche à peine terre

Deux frères depuis la Frise traversent les Pays-Bas pour gagner Paris. Nous sommes au XVIIe siècle, ils chevauchent dans la brume le long du Zuiderzee, le mystère rôde partout, devant, derrière, sur les côtés. S'en sortiront-ils ?

Seuil, 1997

La Croix (Nathalie Crom)

Le voyage initiatique de Michel Chaillou

L’écriture superbe de Michel Chaillou joue elle-même de cette dilution des choses. La phrase souple n’hésite pas à s’égarer, méandrer, se défaire en plusieurs bras comme le cours du fleuve. L’écrivain signe là un insaisissable roman, ne cessant de tracer des lignes de fuite, au long desquelles se ruine la logique, tissant des correspondances secrètes, suggérant des résonances et des interpénétrations entre passé et présent, légende et réalité, lointain et ici-bas. Le récit s’entremêle par instants de litanies envoûtantes de noms de lieux et des patronymes : l’érudition pointilleuse engendre alors une authentique poétique de l’énumération, un exotisme singulier, porte grande ouverte sur cet ailleurs du temps, de l’espace, de la raison, auquel ce beau livre est une invitation. (14-15 septembre 1997)

La Quinzaine littéraire (Nicole Casanova)

Les errances rêvées de Michel Chaillou

Ce n’est pas la première fois que cet écrivain quelque peu gitan, visionnaire au langage précis, nous entraîne sur des chemins qui longent l’irréel. On se souvient encore du Sentiment géographique, rêverie linguistique au bord du Lignon. Architecte des songes, et d’autant plus rigoureux : il nous apparaît ainsi, au fil d’une bonne quinzaine de volumes. (1er au 15 septembre 1997)

Le Républicain lorrain (Claude Fleury)

Michel Chaillou entre ciel et terre

Nous ne saurons jamais si les frères Mercerer ont rejoint la France, l’année de la mort de Descartes. Peut-être les retrouverait-on dans des registres généalogiques que l’auteur a consultés pour le compte de plusieurs familles protestantes des Deux-Sèvres. Ou mieux dans l’un de ces tableaux où les silhouettes humaines paraissent insignifiantes dans l’immensité confondue de la terre et du ciel. (7 septembre 1997)

Le Point (Claude Arnaud )

En 1660, dans le nord de ce pays inondé qui s’appellera un jour la Hollande. Deux jeunes frères, Johan et Dietrich Mercer, partent parfaire leur éducation à Paris. C’est Johan qui raconte ce périple poétique à travers les polders, que chapeaute l’homme de confiance de leur père. Moins picaresque que contemplatif, il aime le parlé « mouillé » de son pays, et la langue batave, si rude à entendre, devient sous sa plume aussi douce et marinée qu’un hareng. Une vie antérieure aurait-elle plongé Michel Chaillou dans les provinces frisonnes, au tournant du Grand Siècle ? On ne voit d’autres motifs à sa familiarité sensible avec ces terres, qu’il peint avec le réalisme et le tremblé des peintres de Leyde, sinon le « Petit guide pédestre de la littérature française au XVIIe siècle » qu’il rédigea (Seuil, 1990). Un roman idéal pour chevaucher vers Wijk-bij-Duurstede, sans devoir affronter ni brumes ni bandits, à l’époque des stathouders. (27 septembre 1997)

Politis (Denis Wetterwald)

Grâce à une langue poétique, riche de vrais bonheurs d’écriture (même s’il faut quelques pages pour en apprivoiser les méandres), Michel Chaillou réussit là un livre aussi envoûtant que les terres qu’il évoque, où quelques filets de brume font que le ciel, jamais, ne touche vraiment la terre. (25 septembre 1997)

Libération (Jean-Didier Wagneur)

Chaillou, le Hollandais flottant

Dominé par les moulins à vent des récits picaresques, ce roman baroque inspiré par Théophile de Viau est surtout une belle construction narrative et poétique, à l’image de ce menuisier de Haarlem « qui perdit son emploi à considérer de trop près les nervures du bois. Il en oubliait de scier, de débiter des planches. Sur la moindre éclisse, il apercevait des églises, des clochers avec des cloches qu’il entendait presque sonner. Il touchait du doigt un ciel, des paysages encombrés de points noirs, les habitants à pied, à cheval, sur des barques. » (18 septembre 1997)

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

Les hautes eaux du baroque

Ce roman ne serait-il pas d’une certaine façon également celui de l’écriture en train de se faire, avec ses personnages tour à tour palpables et fuyants, et son absence d’horizon, semblable à un dénouement encore indécis ? Ici tout reste ouvert, tant Michel Chaillou s’ingénie, à l’instar de quelque peintre hollandais, à épaissir sa matière et à faire glisser le regard de la tangibilité vers des territoires plus incertains. […] Ensuite il appartient aux « nageurs qui prennent le risque du grand large » de se porter au bout de tous les possibles. (26 septembre 1997)

Le Monde (Monique Pétillon)

Inquiète odyssée

Récit initiatique ou roman noir, l’odyssée inquiète des frères Mercerer reste, à cause d’une part manquante, énigmatique. L’auteur d’une postface fictive au manuscrit inachevé de Johan propose diverses interprétations de cette aventure qu’un réel frisson d’archaïsme parcourt » : commentaire du Déluge de la Bible ou « roman vrai » de deux jeunes gens à peine sortis de l’enfance ? C’est à coup sûr un très beau livre, « enchevêtré » et fluide, mystérieux et insaisissable, hanté par les « mânes vagabonds » du poète Théophile. (17 octobre 1997)

Art press (Philippe Di Meo)

Le mouvement de phrase expressif de Michel Chaillou mêle « oniricité » et densité. Chaque période semble en rebond sur la précédente, tant la tension narrative est nouée dans un mouvement obsessionnel qui n’est pas sans faire allusion à l’oeuvre de Gertrude Stein. Michel Chaillou s’abandonne au plaisir de raconter. (octobre 1997)

L’Humanité dimanche (François Salvaing)

Voyage de la Frise aux frissons

Ici un surcroît de grâce donne au lecteur le temps de respirer entre les fusées que tire au ciel ce constant artificier. […] Une écriture où se prend, de page en page, et d’image en image, quelque chose de la lumière des Vermeer. Ecriture, voilà le mot écrit. Entre une bataille, tenez, comme celle de Rambaud dont nous parlions l’autre semaine et un voyage comme celui de Chaillou, la différence n’est pas dans l’aventure, mais dans l’écriture. Quand l’un ne va qu’à la ligne, l’autre c’est à la pêche. Et cette différence fait, pardon du sermon, toute la littérature. (13 novembre 1997)

L’Express (André Clavel)

Le vagabond céleste

De polders en tourbières, entre les forêts englouties du Zuiderzee et le clocher en pin de sucre de Scheveningen, c’est toute la saveur des lointains que réinvente l’auteur de Jonathamour. Lequel navigue à travers le Grand Siècle avec une érudition gourmande, dans un récit qui est tour à tour un traité du routard, une fable sur l’errance, un éloge du « sentiment géographique », une quête œdipienne du paradis perdu, « quand ciel et terre, pétris dans la même motte, se foulent jusqu’aux étoiles ». Et, comme nous sommes au pays de la bière, la prose sait se faire mousser. (20 novembre 1997) Lire l’article

Jean Védrines

Sur les pas des prédestinés

Ce livre, rédigé en neuf mois, mais mûri, rêvé toute une vie, ne laisse pas seulement entendre une langue joyeuse, populaire et aristocratique : il nous fait deviner la lueur menacée de la grâce. (20 décembre 1997)

Le Nouveau Recueil (Catherine Le Pan de Ligny)

Avec jubilation, Michel Chaillou mélange les genres, enchevêtre les fils et jungle avec les siècles. Langue superbe, jeux de mots, jeux d’esprit … Il se plaît à nous enivrer pour mieux nous prendre dans ses filets, nous engloutir dans ses sables mouvants. Dense, foisonnant, profondément original, Le ciel touche à peine terre est un de ses meilleurs romans car il y a là, en contrechant de cet extravagant « voyage à reculons », une très belle réflexion sur la langue et sur l’écriture. (n° 46, mars-mai 1998)

Le mensuel littéraire et poétique (Richard Blin)

L’invitation au voyage selon Michel Chaillou

Michel Chaillou est un de ces aventurier de la langue, de ceux qui aiment à s’enfoncer dans ses profondeurs à la recherche de leurs propres Indes, de ce pays de mots qui est le seul endroit où ils peuvent vraiment vivre. Le lire, c’est s’embarquer pour d’étranges navigations faisant littéralement passer dans un autre monde relevant autant du sentiment géographique, c’est-à-dire de l’évidence selon laquelle toute rêverie apporte avec elle sa terre, que de la face cachée de l’aventure, de tous ces marchandages avec les ombres et de tout ce qui s’échange d’impalpable et d’inquiétant sous le commerce des mots. […] Métissage de stupeur et d’émerveillement, d’obsession et d’indécision, de porosité et de fluence, d’eau salée et d’eau douce, la voix de Michel Chaillou est unique et sa tentative sans équivalent. Le ciel touche à peine terre nous en offre un nouveau témoignage, voyage ne menant nulle part mais berçant notre finitude sur l’infini de ses errances tout en tirant de cet égarement une incontestable et contagieuse volupté. (n° 255)


Radio

  • Du jour au lendemain, Alain Veinstein, France Culture, 29 août 1997, 40′, archive Ina n°00403876
  • AgoraAndré Velter, France Culture, 8 septembre 1997, 30′, archive Ina n°00433569
  • Lettres ouvertesChristian Giudicelli, France Culture, 10 septembre 1997, archive Ina n° 00433674
  • Un livre des voixClaude Mourthé, France Culture, 22 septembre 1997, 27′, archive Ina n°00439256
  • Les livresJean-Pierre Tison, RTL 16 novembre 1997, 6′,  écouter en ligne

Vidéo

  • Etonnants voyageurs, café littéraire animé par Maëtte Chantrel et Christian Roland, mai 1998, voir en ligne 
Michel Chaillou