jeudi 10 janvier 2008
C’était une conversation, presque à bâtons rompus, animée par Thierry Guidet directeur de la revue nantaise Place Publique. Nous avons tous aimé, nous aimons toujours cette oeuvre si riche mais chacun à sa manière. La mienne ? Peut-être moins enthousiaste qu’il y a trente ans mais je suis toujours fasciné par cette rhétorique du désert où le lieu supplante la présence de l’homme. Du moins est-ce l’ impression que je retire de ma dernière et passagère lecture. (Lire l’intégralité du débat et une vingtaine de minutes de la vidéo)
lundi 7 janvier 2008
Venir de temps à autre commercer avec le blanc de la page, essayer de se frayer un chemin dans le quotidien des nouvelles éparses de la planète. Les massacres au Kenya, des gens qui entrent chez d’autres et qui violent et tuent. Pauvre démocratie ! Les idées de gauche ou de droite n’ont rien à voir avec ce bain de sang. Est-ce encore une affaire d’opposition et de parti au pouvoir que ce carnage ? La suppression du Paris-Dakar, toute cette ferraille sur roues abandonnant enfin le désert qui retourne à sa virginité première. J’aime beaucoup le dernier livre de Jacques Roubaud Parc Sauvage, récemment publié aux éditions du Seuil. En particulier la grâce de sa narration, l’enfance de
mardi 25 décembre 2007
Cet écrivain de grand talent vient de mourir à un âge assez avancé. J’égrène à voix basse comme une prière les titres de ses livres. Ce sentiment d’exil que me procure la moindre de ses phrases, comme un appel à des patries perdues. J’ai lu autrefois avec émotion Le rivage des Syrthes, Au château d’Argol, Un Beau Ténébreux. Depuis des années je ne le lis plus, mon chemin d’écriture s’est poursuivi ailleurs, mais je le savais là, au bord de la Loire, ce fleuve auprès duquel je suis né, la Loire, cette déclamation de la France jetée dans l’Océan. Je n’ai jamais vu
samedi 22 décembre 2007
Que penser d’un chef d’Etat, qu’on dit par ailleurs fort intelligent, qui passe de Disneyland au Vatican comme dans une foire on change de manège ? Une telle visite au pape eût demandé plus de préambules intérieurs. Se trouver à la tête d’un pays comme la France, d’une culture qu’ensemencent la Loire, le Rhône et la Garonne, exige plus de tenue. Quant à la culture française qui serait en perdition, comme l’affirme fort niaisement un article du Times, de quelle culture s’agit-il ? De celle des médias ou de celle des livres ? Les frères Corneille se perpétuent dans certains écrivains d’aujourd’hui et Voltaire n’est pas absent sous la plume de quelques-uns, ni Nerval. Un nouveau romantisme s’apprête à naître dont
14 décembre 2007
Flâner avec une idée en tête, l’habiller de plein de visages rencontrés, d’expressions dérobées au passage. Pourquoi pas celle du ciel soudain clair ? Une passante hors de saison, vêtue à la mode de septembre me dépasse, cheminant dans un flot de pensées rapides dont elle s’envoûte, ses épaules vues de dos qui s’affaissent. L’interpeller ? Lui dire, mais quoi mon Dieu, quoi ? L’humanité poursuit sa route sur les trottoirs. Pour moi, ce vendredi, elle a le vêtement lâche. Les nouvelles horrifiantes de la planète, sans doute ? Tous ces morts en Algérie hier. Je monte à mon étage, m’enferme, lis, le repos de quelques phrases. Il va être 16 heures.
11 décembre 2007
Les Essais à nouveau mon livre de chevet. Quand je lis Montaigne, l’impression étrange de l’entendre presque respirer. Serait-ce dû à l’aspect domestique de sa phrase ? On le croirait me parlant depuis la cuisine de sa pensée et ses moindres mots prennent la valeur de la tambouille mise à cuire au feu de son inspiration. Vous allez me dire, ce 11 décembre 2007, à quoi bon colloquer avec un homme du XVIe siècle ? Mais justement c’est cette besogne d’interpeller le temps qui
3 décembre 2007
Découverte aujourd’hui, grâce à Internet, d’une petite cousine qui semble charmante à Orléans. Plusieurs voyages dans ma bibliothèque où je déniche un Dictionnaire de littérature datant de 1801 et dû à la plume fertile d’un certain abbé Sabatier de Castres. Fort intéressant à feuilleter pour saisir l’esprit versatile du temps qui passe. Ainsi, à l’article Diderot, dont j’admire tant la fraîcheur d’âme, voici ce que cet abbé écrit. Je recopie texto :