Interview pour les archives de la BnF
Jean-Didier Wagneur de la Direction des collections, Marie-Laure Prévost conservateur en chef à la Direction des manuscrits m’ont longuement interrogé sur mon travail, la genèse de mes livres, mon parcours depuis mon premier roman, Jonathamour, mes improvisations sur France-Culture, etc. Ce document sera disponible en salle de lecture.
La phrase embarrassée du comte Philippe de Ségur qui fut de l’Académie
C’est la vieille main du hasard qui m’a fait remonter du fin fond de ma bibliothèque cet antique volume de la collection Nelson (petit éditeur d’autrefois au 189 rue Saint-Jacques) intitulé Un aide de camp de Napoléon de 1800 à 1812. Le comte Philippe de Ségur, sans doute parvenu à un grand âge, y romance sa vie. On y entend les bruits de botte des guerres de Bonaparte auprès duquel il est vite affecté comme officier d’ordonnance et aussi les rumeurs lointaines de la Révolution. Je suis arrivé à la page 112 et ce qui fait le charme de ces Mémoires c’est
Rencontre à la BnF
Interrogé amicalement par Jean-Didier Wagneur, j’ai conversé avec le public dans le cadre des « rendez-vous du samedi », tentant de reconstituer l’élaboration de chacun de mes livres, ce que j’entends par « littérature », par lire, écrire, imaginer. Cette initiative de la BnF me semble extrêmement riche, autant pour l’auteur invité que pour les lecteurs qui prennent le temps de venir l’écouter. (lire la présentation de J.-D Wagneur)
Humeur
Où ai-je lu récemment, dans quel journal, qu’un colloque allait se tenir sur la mort de la littérature où étaient conviés trente écrivains, j’allais dire survivants, pour analyser, j’imagine, le dernier souffle de la pauvrette, le roman de son ultime soupir, que sais-je encore ?
Les bras m’en tombent, j’en reste confondu ! Un tel colloque après décès, alors que la littérature c’est la vie même, ses
Quelques lignes après une forte grippe
Comment je lis ? Comme j’avance en moi-même, communément, malaisément, heureusement, guidé par le livre que je viens d’ouvrir. Si ce sont les Essais du génial Montaigne, mes songes vite accompagnent ses songes, sauf qu’à le suivre ainsi syllabe après syllabe je me tiens discrètement en retrait. Son propos est si vif qu’il m’ouvre vite la chambrée obscure de mon être. Qu’importe ce
Le Dernier des Romains
De retour de la guerre d'Algérie, un jeune professeur de lettres, Samuel Canoby, est affecté dans un vieux lycée du centre de la France. Ses aventures, ses rêveries. Vit-il à Montauvert ou à Rome sur Gartempe ? Est-il né dans les années 30 ou en 125 après J.C, comme Apulée son maître, l'auteur latin de l'Ane d'or ?
La Croix (Dominique Gerbaud)
Torpeurs poitevines
Michel Chaillou excelle dans la minutieuse introspection de la mélancolie humaine et avec ce génie du maniement de la langue et du rythme de la phrase, avec ce brin d’humour toujours au coin d’une histoire. il promène et ravit le lecteur. Pour mieux le ramener à l’essentiel, la meurtrissure algérienne. On y revient sans cesse. Samuel est de cette génération souffrante qui dès le deuxième verre « trinque avec son service militaire ». Michel Chaillou lui aussi malade de l’Algérie et, à près de 80 ans, il livre l’un de ses romans les plus intimes. (jeudi 20 août 2009)
Valeurs actuelles (Bruno de Cessole)
Le dernier des Romains est un beau et nostalgique roman de la mémoire, de ses intermittences, de ses épiphanies, un roman qi s’invente au fil de la plume et des réminiscences du narrateur, Castor vieilli qui ressuscite des limbes le jeune Pollux qu’il fut et ramène dans ses filets l’or du temps. (6 août 2009)
L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)
Portrait en jeune homme
C’est un roman qu’on lit avec une émotion particulière. Dans la longue liste des livres de Michel Chaillou, Le Dernier des Romains fait entendre une sonorité très singulière. Une combinaison de légèreté et de gravité, de nostalgie et d’ironie, pour évoquer les débuts dans l’enseignement au retour de la guerre d’Algérie. L’écrivain, dont on sait la flamboyance du verbe et la virtuosité d’écriture, a choisi cette fois de tenir un récit mezza voce, tout en retenue. S’il tient une manière de chronique souriante de la vie d’un jeune professeur célibataire au début des années soixante dans la région poitevine, il aborde aussi un chapitre douloureux dont les images n’ont jamais cessé de le poursuivre … (18 juin 2009)
L’Actualité Poitou Charentes (François Bon)
Digression majeure
Michel Chaillou n’a décidément pas changé. Rien, ni ses livres. C’est la syntaxe, qui le définit, et une façon de marcher – en langue, s’entend. C’est un promeneur : et toujours le même jardin quasiment à l’identique, mais où il déploie une fois de plus toute la littérature appelée, ses âges, ses pilotes (d’autres qui lui ressemblent). ( avril-mai-juin 2009, n°84)
Ouest France
Michel Chaillou invite son ami Canoby
L’auteur de la Croyance des voleurs est à la Fnac avec le Dernier des Romains.
Ouest France (entretien avec Daniel Morvan)
Michel et Michèle Chaillou à la Cigale
Michel Chaillou, romancier né à Nantes le 15 juin 1930. Il a obtenu en 2007 le Grand prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son oeuvre.
Michel Chaillou, vous publiez à nouveau une « semi-autobiographie ». Pourquoi « semi », et pas « entière » ?
Parce qu’une autobiographie, c’est le jour et la nuit. Le jour est ce que nous savons de nous-mêmes. La nuit, c’est la part d’ombre, la préhistoire. La nuit du récit. Ce qu’on invente.
De quoi parle ce livre ? De vos trente ans, alors que vous étiez jeune professeur dans le Poitou ?
Oui, Le Dernier des Romains vient après d’autres livres : La Croyance des voleurs, Mémoires de Melle et La Vie privée du désert. Ce roman raconte les aventures d’un jeune professeur de lettres qui, rentrant de la guerre d’Algérie, est affecté dans le vénérable lycée de Montauvert. Il se fait un ami, un latiniste que j’appelle Jean Raison, et qui a existé. (samedi 7 mars 2009)
Lire aussi la note dans le blog de Daniel Morvan, Chien de lisard
Presse Océan (portrait par Stéphane Pajot)
Michel Chaillou, un écrivain libéré
Il a chopé une sacrée grippe. Une qui lui a fait perdre « quatre kilos en huit jours » et creusé des cernes sous les yeux. Son épouse, son « premier comité de lecture » lui a acheté un beau chapeau bleu et il n’a pas quitté sa longue écharpe blanche. Vendredi soir, Michel Chaillou, Nantais qui vit à Montparnasse, auteur de près de trente livres, est quand même venu à la Fnac de Nantes présenter son nouvel ouvrage Le Dernier des Romains, tout juste sorti chez Fayard. « Ça lui fait du bien de sortir, parfois il s’ennuie », glisse sa moitié. Michel Chaillou est un bon client, comme on dit dans le jargon de la presse, pour désigner ceux qui n’ont pas la langue dans leur poche, qui parlent avec passion.
Car Michel Chaillou, au-delà de son statut d’auteur reconnu (il a reçu le Grand prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre) défend l’écriture et ses praticiens. « Pour moi, un écrivain, c’est un style, une manière. Il sait estampiller les mots d’une façon différente ». Et lui ? « L’ordinateur m’a libéré il y a dix ans. Comme j’étais maniaque, je raturais toujours, je perdais peut-être ma pensée. J’ai plusieurs cahiers pour prendre des notes pour chaque livre. J’écris sous la dictée de mes nuits ».
A l’image de quatre autres de ses ouvrages, dont le magnifique La Croyance des Voleurs, l’écrivain, âgé aujourd’hui de 78 ans, marche à nouveau sur les traces de sa jeunesse. « J’ai la chance d’être servi par une mémoire quasi pathologique, je me rappelle de tout ». Le héros a pour nom « Samuel Canoby. C’est mon double littéraire ». On le suit de retour de la guerre d’Algérie. « Samuel se vit un peu comme un âne, c’est-à-dire gauche et maladroit, indécis mais aussi fougueux dans le plaisir. C’est un latiniste et un Romain de cœur, un homme qui s’émerveille de tout et rêve sa vie ». Et l’avenir ? « J’ai dix-sept projets de romans ! »(12 mars 2009)
Le Nouvel Ouest
Comme toujours avec Michel Chaillou, le véritable sujet du livre ne serait-il pas le style ? C’est bien lui qui s’impose à l’histoire même pour laisser découvrir un monde spécifique, à mi-chemin entre le vrai et le faux, et qui n’existe que par le regard porté. (juin 2009)
Sud-Ouest (Gérard Guégan)
Un amoureux fou rentre de guerre
La dégustation à l’aveugle s’applique aussi à la littérature. Autrefois, j’en étais fanatique. Couverture masquée, on ouvrait un livre dont on devait deviner le nom de l’auteur après en avoir lu une page. C’est un jeu cruel, peu de romanciers y résistaient. Eh bien, tandis que je lisais Le Dernier des Romains de Michel Chaillou, et que je me laissais, une fois de plus, emporter par sa musique, je me suis rappelé ce jeu de ma jeunesse, tant le style de Chaillou possède une facture bien particulière. Voici
Le dernier des Romains
De retour de la guerre d’Algérie, un jeune professeur de lettres, Samuel Canoby, est affecté dans un vieux lycée du centre de la France. Ses aventures, ses rêveries. Vit-il à Montauvert ou à Rome sur Gartempe ? Est-il né dans les années 30 ou en 125 après J.C, comme Apulée son maître, l’auteur latin de l’Ane d’or ?
Lire à porte perdue, recherche des points d´extase
C’est chez Balzac. Pour celle et ceux qui connaissent Paris, du côté de la rue de Fleurus. Pas si loin que ça du Luxembourg. Comment mieux vous expliquer ? J’ai pris l’habitude de m’introduire de nuit (car la lecture est une nuit à qui sait lire à tâtons) chez le maître de La Comédie humaine, non pour dérober quoi que ce soit mais pour m’imprégner de ces épousailles secrètes des
Longue vie au Livre à venir
Ouverture de cette charmante librairie au cœur du vieux Saumur. Ses fondateurs et propriétaires sont une jeune poétesse, Albane Gellé, animatrice de l’association Littérature & Poétique, et Patrick Cahuzac,
Du côté de l’édition
Le 4 février 2009, sortie en librairie de mon prochain roman publié chez Fayard. Son titre : Le dernier des Romains.
Vient de paraître un ouvrage des éditions Alexandrines Balades en Loire-Atlantique dont j’ai écrit la préface.
Voyages
J’arrive de Valognes, de chez Barbey d’Aurevilly dont j’aime la phrase de noctambule du jour. On sent qu’il écrit comme on sort tard, que midi chez lui sonne les douze coups de minuit, qu’à lire Les Diaboliques, Le Chevalier des Touches, L’Ensorcelée on entre dans un univers qui
Salon du livre de Valognes
Deux jours de bruine, des échanges, de l’amitié, à l’ombre du grand Barbey.
Quelques lignes en passant
En cette période de crise planétaire, peut-être serait-il temps de se rappeler quelques gestes simples, celui de tourner la page, d’aller par exemple dans la campagne, celle aussi de son esprit, pour lire l’herbe haute, déchiffrer le coin obscur d’un champ, marcher entre les villages (regroupement d’idées) pour retrouver l’essor de l’horizon, s’attabler au coude à coude avec ses chimères dans une
Actualité
A une époque où il est de bon ton de parler d’écrivains planétaires (voir journaux ultra-récents), où, nous dit-on, il est du dernier chic quand deux écrivains français se rencontrent qu’ils se parlent en anglais (sans doute pour se rendre plus universels), j’aspire à être un écrivain cantonal, qu’un bout de chemin comble d’aise ou la corne d’un bois, et pour qui faire le tour du pré c’est déjà accomplir un tour du monde, et qui parfois discerne dans la fissure d’un mur les étrangetés d’une voie lactée. Mais assez sur le sujet. Je vais aller lire Samuel Butler, Ainsi va toute chair (deux tomes dans la collection folio), traduit par l’incomparable Valery Larbaud. J’en parlerai une prochaine fois.