Jean-Marc Ayrault, premier Ministre
(message lu par Jean-Yves Paumier)
C’est avec une grande tristesse que j’ai appris, vendredi dernier, le décès de Michel Chaillou. L’homme avait mon respect et l’écrivain mon admiration. Pendant plus de quarante ans, ses romans comme ses écrits autobiographiques ont animé l’imagination de ses lecteurs, et tout particulièrement à Nantes, sa ville natale, à laquelle le rattachaient tant de souvenirs et de liens amicaux. Car Michel Chaillou n’était pas seulement un écrivain. De sa carrière si brillante de professeur puis d’universitaire, il avait gardé le sens de la transmission aux autres, notamment aux plus jeunes. Créer et transmettre étaient pour lui les deux facettes d’un même élan qui le poussait vers les autres, et à travers les autres, vers lui-même et vers « le théâtre intime de ses pensées ». C’est ce qu’il appelait sa « petite Egypte « , et j’ai encore en mémoire l’émouvant témoignage qu’il nous a livré en mars dernier, quand j’ai eu l’honneur de le recevoir à Matignon pour le don de deux de ses manuscrits à la Ville de Nantes. En le voyant, on comprenait tout de suite, pour reprendre un mot d’Albert Camus, qu’il n’y a pas de romancier sans romanesque, ni de roman sans liberté, et Michel Chaillou était un homme profondément libre. C’est cette image que je garderai de lui, celle d’un homme qui nous a quittés en nous disant qu’on n’en a jamais fini avec la vie, et avec tout ce qu’elle nous réserve de beau, d’inattendu et d’émouvant.
A l’heure de lui rendre l’hommage qui lui revient, je m’incline devant le deuil de sa famille, celle de ses proches, et devant leur douleur.