Collège Vaserman
Un faux théâtre, une vraie pédagogie de l'absurde, en prose et en vers.
Le Monde (Jacques-Pierre Amette)
A la façon du free-jazz
[…] Le roman s’écrit et se dialogue à la seule fantaisie des dissonances, des rythmes interrompus. Une cascade de cocasseries, de rapprochements surréalistes, de dévergondages syntaxiques, fait passer un haut voltage dans cette prose et suit un mode de création assez semblable à celui du free-jazz. Le texte, au gré des caprices verbaux, « descend la page à bicyclette », pour reprendre une expression de l’auteur. Le style saute, déraille, dérape du langage noble à la trivialité cinglante, glisse de la précaution oratoire à la critique interne du texte, à sa mise en abîme. Cette vaste mise en pièces des personnages et cette dérision de l’écriture qui se pastiche entraîne le lecteur vers quelque chose d’étourdissant : volte-face de miroirs et de trompe-l’esprit. (23 avril 1971)
L’Express (Etienne Lalou)
Le professeur qui fait l’enfant
[…] Donc Michel Chaillou n’est pas un enfant, il fait l’enfant. Il emploie toute son intelligence, toute sa sensibilité et toute son érudition à battre en brèche le système rationnel et logique, à passer du coq à l’âne, à effacer les repères. Il pourrait poursuivre cette entreprise subversive avec le pédantisme borné qui caractérise un certain nombre de contemporains. Il a préféré l’humour et la gratuité. (21 juin 1970)
La Quinzaine littéraire (Claude Bonnefoy)
[…] Collège Vaserman se donne pour un spectacle, d’entrée de jeu nous sommes prévenus. Tout se déroule ici dans le monde raffiné de l’illusion. Tout est à lire en miroir, à projeter, à contempler sur un plateau imaginaire : « Le décor est un théâtre, les œuvres présentées le sont pour la première fois et de manière définitive. (16-30 septembre 1970)
Combat (Alain Bosquet)
[…] Le premier livre de Michel Chaillou, Jonathamour, avait surpris par sa fraîcheur et sa désinvolture un peu terroriste, Collège Vaserman est tout aussi impertinent, drôle, caracolant, plein de trouvailles. On ne raconte pas un roman picaresque abstrait. Ce qui attache le plus, c’est le mélange des genres : récit en fragments sentencieux et burlesques, vers à rimes riches qui ressortissent à Queneau et à Audiberti, avec des clins d’œil du côté de Raoul Ponchon, dialogues de sourds, coups de théâtre, apostrophes en tous genres, on dirait un Réjean Ducharme français, ou un un Yak Rivais plus malin. Roman éclaté en sonnets disjoints ? Michel Chaillou a de la verve et de l’allégresse. Il pourrait avoir plus d’ambition. (6 août 1970)